Un prisonnier, un oeil de faucon et des mohicans

Claude Gueux, Lambour et Springer, éditions Delcourt 

Avec Claude Gueux, Victor Hugo, quelques années après son Dernier Jour d’un condamné, nous invitait en 1834, à découvrir aux côtés de son personnage, les conditions de détention au XIXème siècle, et la disproportion entre les délits et les peines de cette même époque. Dans ce roman, il dénonce aussi la peine de mort. Nous avons droit, avec cette adaptation, à une mise en images de l'œuvre engagée d'un humaniste, peut être pas la plus connue, mais qui mérite le détour au vu de cette lecture passionnante et parfaitement illustrée. Cette adaptation de Claude Gueux permet au lecteur de redécouvrir une œuvre forte de Victor Hugo tout en s’interrogeant sur le bien-fondé ou non de la privation de liberté.

La scénariste, Séverine Lambour, a semble-t-il fait le choix de la concision et ne proposer que de rares dialogues, dès lors le travail du dessinateur Benoît Springer prend toute son importance. Le décor, la mise en scène et la caractérisation prend d’autant plus de poids : Les dessins sont très soignés, un peu rugueux dans son encrage qui produit souvent cet effet suggestif, d’univers dur et terrible. Par sa mise en scène, on comprend le calvaire que sont ses prisons avec les dortoirs communs, où les prisonniers font leur besoin à côté du lit du voisin. La mise en page, avec ces gros plans sur des mains, une bouche qui mange du pain peu ragoutant montre la gravité de ce que vivent les prisonniers.

Le dernier des Mohicans, Cromwell, éditions Soleil 

L’adaptation du Dernier des mohicans de James Fenimore Cooper par l’auteur Cromwell, est parue aux éditions Soleil dans la très bonne collection Noctambule.

CROMWELL signe une oeuvre tout à fait singulière, autant sur l'adaptation assez dilettante que sur le plan graphique. 
Un ouvrage tout à fait personnel et innovant, qui tient presque plus de l’illustration que de la bande dessinée. Et qui tient plus des souvenirs imagés d'une lecture (d'enfance ?) que d'une adaptation. Cela ne plaira certainement pas à tout le monde mais pour qui connait un tant soit peu l'histoire, se laissera embarqué dans cette vision féroce de ce classique de la littérature d'aventures. 

Programmation musicale : 

Promentory, Trevor Jones (Bande Originale du film The Last of the Mohicans de Michael Mann)