« Aller vers » les personnes précaires, nouveau mot d’ordre de l’action sociale ?
En partenariat avec REVUE PROJET
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L’« aller vers », ce sont des actions très concrètes. L’expression désigne le fait de rencontrer les personnes précaires sur leur lieu de vie ou de travail. Prenons l’exemple de deux acteurs de la solidarité mettant en œuvre cette démarche : La Sauvegarde du Nord, basée à Lille, et l’Association Promotion Autonomie et Santé 82 (APAS 82) dans le Tarn-et-Garonne.
Cette association basée à Lille a été créée en 1957. Initialement, cet organisme œuvrait auprès des foyers d’enfance mais il s’est diversifié dans ses missions au fil du temps. Plusieurs dispositifs sont ainsi proposés comme le Pro'pause (Proposer, Raccrocher, Orienter, Pause), né en 2021, qui permet d'accompagner des personnes en situation de précarité, généralement à la rue ou en rupture avec les structures d'aides sociales. Pour Sacha Argier, travailleur social à l'association et Christine Tabutaud, cheffe de service, l’objectif principal est d’aller rencontrer les personnes là où elles se trouvent pour leur proposer un accompagnement.
Avec des maraudes à vélo organisées par l'association, les équipes vont à la rencontre des personnes, et leur donnent rendez-vous aux "permanences camion". C'est l'occasion de leur présenter un lieu de répit situé à Houplin-Ancoisne. Située dans la campagne lilloise, cette maison permet aux personnes dans le besoin de se reposer ailleurs que dans la rue et d'envisager d’autres voies pour leur avenir. Un lieu de répit loin du centre-ville qui prend tout son sens pour Sacha Argier car "cela leur permet de connaître un cadre plus reposant". Une maison organisée comme une grande colocation. "On les fait vivre seuls et en autonomie la plupart du temps", précise le travailleur social, "les gens du dispositif ne restent que deux à trois heures par jour, ce qui leur laisse tout le reste du temps pour vivre ensemble". Ils peuvent même tisser des liens autour de ce qu’on appelle des "bonnes bouffes", des repas conviviaux organisés plusieurs fois dans l'année. Un moment marquant pour Aurore Chaillou, journaliste indépendante, coordinatrice du dossier Pauvreté, le pari de l’aller vers de la Revue Projet, qui en a profité pour réaliser un reportage.
L’Association Promotion Autonomie et Santé 82 agit dans le Tarn-et-Garonne, que l’on peut qualifier de désert médical. Le département souffre manque en effet de professionnels de santé ce qui engendre une augmentation des personnes isolées et dans le besoin. Certaines, qui sont en situation de précarité ou de handicap, sont même dans l’obligation de renoncer à leurs soins. Pour pallier cette situation, l’APAS 82 tente de les rapprocher des systèmes de santé de la région.
Des équipes mobiles de santé ont également été lancées pour aller expliquer le fonctionnement des systèmes de soins. L'objectif est de rediriger ceux qui en ont le plus besoin vers les organismes de soins qui sont jugés les plus adaptés. "Les équipes font souvent des actions coordonnées. De cette manière, on va se focaliser sur le besoin de la personne, apporter les soins et enfin la rediriger", précise la coordinatrice. "Il faut aller à leur rythme, cela demande du temps et de la patience."
Réécoutez l'émission Je pense donc j'agis pour mieux comprendre cette philosophie :
Cette émission interactive de deux heures présentée par Melchior Gormand est une invitation à la réflexion et à l’action. Une heure pour réfléchir et prendre du recul sur l’actualité avec des invités interviewés par Véronique Alzieu, Pauline de Torsiac, Stéphanie Gallet, Madeleine Vatel et Vincent Belotti. Une heure pour agir, avec les témoignages d’acteurs de terrain pour se mettre en mouvement et s’engager dans la construction du monde de demain.
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