Drôme
Dans le cadre d'un travail collectif pour réinventer la consommation de l'eau en vallée de la Drôme, le syndicat mixte a établi un état des lieux de la situation en 2050 : elle s'annonce édifiante avec une baisse de la ressource en eau qui implique des efforts collectifs.
C'est un constat édifiant qui vient d'être posé par une étude commandée par le syndicat mixte de la Vallée Drôme. Dans le cadre de la révision du SAGE, le schéma d'aménagement et de gestion de l'eau à l'horizon 2050, les élus ont voulu connaître les perspectives en termes de réchauffement climatique et de disponibilité de l'eau. Les résultats sont sans appel : avec une hausse de la température de 1,6° (presque 50 % de l'évolution connue entre les périodes préglaciaires et glaciaires), il va être nécessaire de revoir l'usage de l'eau.
Pour aboutir à ces résultats, les bureaux d'étude se sont basés sur le scénario intermédiaire du GIEC, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. Débit de la rivière, températures, état des sols… Tout a été passé en revue. Et cette hausse de la température aura plusieurs conséquences.
Tout d'abord en termes de météo : si la pluviométrie sera équivalente, elle sera répartie différemment dans l'année. Plus de précipitation l'hiver, moins l'été, ce qui renforcerait les impressions de sécheresse. Les périodes de basse-eau dans la rivière seraient plus précoces, à l'instar de ce que l'on a connu en 2022. Un manque de débit qui sera renforcé par la baisse des chutes de neige, de l'ordre d'un quart, alors qu'elle participe au débit des rivières au printemps au moment de la fonte. Concrètement, ces évolutions pourraient donner lieu à la mise en péril de certaines espèces de poissons.
Si l'on se concentre sur certaines activités en particulier, l'augmentation des températures aura des conséquences concrètes : les cultures actuellement irriguées auront besoin de 35 % d'eau supplémentaire. Question : où la trouver ? D'autant plus que de nouvelles cultures comme la vigne pourraient avoir besoin d'irrigation supplémentaire également.
Quant au tourisme, l'été 2022 a montré que la baisse du débit de la rivière pouvait perturber certaines activités de loisirs. Dans une vallée où le tourisme se pose sur deux acquis en danger, l'accès à l'eau potable et un patrimoine naturel préservé, il y a un risque de perte de volume d'activité.
Heureusement, derrière cet avenir bien sombre, se cachent des motifs d'espoir. À commencer par la prise de conscience réelle de la problématique dans la vallée et ce de la part de tous les acteurs soulignent Claire Petitjean, Chargée de mission Révision du SAGE. Dans les prochains mois, des ateliers d'échanges vont se mettre en place pour réfléchir aux mesures à prendre pour répondre à ce défi. Qui devient une belle occasion de se réinventer.
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