Aix-en-Provence
Coup de projecteur aujourd’hui sur le lycée l’olivier dans le douzième arrondissement de Marseille. Un établissement qui a mis la bienveillance et la confiance au cœur de sa pédagogie, avec notamment la mise en place des “mercredis solidaires” et l’accueil de migrants mineurs. Les précisions de Christian Robet, directeur de cet établissement.
Le lycée l'Olivier est un établissement récent construit en 2003. Il abrite près de 400 élèves et propose notamment la spécialité “arts”.
Quand on lui demande ce qu’il souhaite développer dans sa mission d’éducation, Christian Robet ne passe pas par quatre chemins: “la bienveillance est une chose qui nous semble de plus en plus importante (...), la bienveillance c’est veiller au Bien, et un travail de veilleur forcément est un travail un peu rugueux et pour veiller au Bien, quelques fois il faut s’occuper des choses qui ne vont pas bien”, résume-t-il.
Intégrer la communication bienveillante suite aux attentats de 2015
Cette volonté de mettre l’accent sur la bienveillance date de 2015, année des attentats. “Mon adjointe en pastorale et moi-même avons ressenti le plan vigipirate comme extrêmement violent et les élèves aussi se sont sentis mal et l’ont dit”.
A partir de cette période, le lycée mène une réflexion sur cette “violence” subie et voir comment la travailler et l’intégrer pour ne pas la retransmettre. Comment faire en sorte de ne pas répondre par la colère et la violence?
Le lycée intègre alors une formation à la “communication bienveillante” pour ses élèves afin de nommer les émotions et recevoir celles de l'autre comme authentiques et aussi légitimes que les miennes.
Des mercredis pour rencontrer des migrants mineurs
Et sur la dimension de l’enseignement catholique au quotidien, Christian Robet précise qu’il s’agit “d’entrer dans un chemin d’évangile”. Concrètement, cela ne veut pas nécessairement dire aller à la messe si on n’est pas chrétien mais plutôt d’accueillir les convictions de chacun à condition “qu’elles ne soient pas exclusives et qu’elles n’excluent pas l’autre”.
Le lycée développe de nombreux projets artistiques et solidaires comme “les mercredis solidaires”. Lors de la procession de la Chandeleur à l’Abbaye Saint Victor, les lycéens de l’Olivier ont rencontré des migrants mineurs et ont eu envie de les aider.
Les débuts ont été brouillon, les élèves se sont rêvés professeur de FLE (Français Langue Étrangère) pour leur apprendre le français. Et Christian Robet de préciser “professeur de FLE est un vrai métier donc on s’est planté or le fait de se planter, ce n’est vraiment pas un problème, ce qui serait vraiment préjudiciable c’est de ne pas essayer et donc on a essayé autre chose, on les a emmenés faire du foot, on a mangé avec eux…on est entré en relation”.
Une expérience très enrichissante pour ces ados marseillais, qui ont tous le goût de la solidarité et de la générosité. Pour leur directeur, la générosité est même “la définition de l’adolescence”.
Quant en conclusion on lui demande ce qui aide un jeune à réussir, Christian Robet pense qu’il faut renouer et/ou entretenir la confiance, la confiance du petit enfant qui tombe et continue inlassablement de se relever.
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