La Bretagne compte 15 espèces d'amphibiens. Ils sont observés notamment par l'association Bretagne vivante qui utilise un protocole national de surveillance de ces populations dans plusieurs centaines de sites aquatiques de la région.
Bottes aux pieds, jumelles autour du coup, Stéphane Wiza arpente les landes de Lanveur. Située à Plouvien dans le Finistère, cette réserve est un lieu d'observation idéal des amphibiens et un terrain de jeu pour les naturalistes bénévoles.
Six espèces d'amphibiens y ont été observées. La salamandre tachetée, "une espèce qui est visible en ce moment dans les mares de la réserve, la nuit", confie le chargé d'études et animateur de Bretagne vivante. Il y a aussi le crapaud épineux, qui évolue "dans le même habitat que la salamandre tachetée". Mais également le triton palmé ou encore le triton marbré.
Pour avancer dans la connaissance de ces espèces, l'observatoire herpétologique de Bretagne relaie en région, le POP Amphibien, un protocole national de surveillance des populations. "On a développé des bases de données communes. On développe des indicateurs pour savoir comment la population se porte. Ce POP, protocole d'occurrence des populations, est suivi sur 54 endroits en Bretagne. Et sur chacun de ces endroits, on va visiter tous les points d'eau. Cela représente 350 sites aquatiques suivis une année sur deux dans le cadre de ce protocole pour suivre les populations d'amphibiens et l'objectif à terme, est d'évaluer l'évolution de leur population", détaille Stéphane Wiza.
Quatre passages sont prescrits durant l'année pour détecter les espèces, avec au moins un ou deux, de nuit. Heure, date, lieux et espèces repérées sont notés et remontés ensuite aux biostatisticiens pour en sortir des tendances.
Mais pour qu'elles soient au plus près de la vérité, il faudrait cinq années de suivi sur 1 000 sites en Bretagne pour avoir une idée fine de l'évolution des populations d'amphibiens. D'où la recherche de nouveaux sites aquatiques où les bénévoles de Bretagne Vivante pourraient intervenir : "l'idée c'est de multiplier les sites dans des espaces où on n'a pas l'habitude d'aller, dans des espaces privés en ville, dans des coulées vertes urbaines, chez des paysans en conventionnel".
Un travail au long court qui permettra d'actualiser la liste rouge à l'échelle régionale, éditée en 2015 et qui fait état de la vulnérabilité ou non des différents amphibiens. Sont-ils pour certains quasi menacés, en danger ou pire ?
C'est une nécessité de le savoir d'autant que les naturalistes de l'association observent des changements de comportements chez certaines espèces. " L'année dernière, la grenouille rousse qui est l'espèce qui lance la saison de reproduction chez les amphibiens, elle le fait globalement dès la moitié du mois de décembre, et là, tout début décembre, il y avait déjà des têtards. Cela veut dire que l'espèce avait déjà pondu en novembre. C'est très étonnant", raconte Stéphane Wiza.
Pourquoi? Est-ce un phénomène ponctuel ou dû au changement climatique ? "Il faut en tout cas que l'on observe ça", conclut-il.
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