En cette rentrée des classes marquée par la crise sanitaire, Jean-Marie Petitclerc note que "les enfants et les adolescents sont les grands absents de ce débat entre médecins et politiques".
Jamais autant d’enfants et d’adolescents n’ont attendu une rentrée avec une telle impatience ! Je songe, en particulier, aux enfants élevés seuls par leurs parents, sans frère et sœur avec qui pouvoir échanger… ainsi qu’à ceux qui vivent dans des familles où les tensions sont quotidiennes. Tous ont rêvé, en période de confinement, de ce jour où ils pourraient retrouver leurs camarades de classe.
Car l’école n’est pas qu’un lieu d’apprentisage : elle est également un lieu de socialisation, où les enfants découvrent la force de l’amitié partagée. Alors, quand je pense que certains enseignants souhaitaient que le ministre retarde encore d’une semaine le jour de la rentrée, j’éprouve de la colère. Les adultes me semblent bien plus préoccupés par leurs propres angoisses que par les attentes de leurs élèves.
Certes, on ne peut mésestimer le risque que fait courir la propagation du virus mais on sait que les écoliers de moins de 11 ans ne sont, dans une très grande majorité, ni contaminables, ni vecteurs de propagation du virus comme on le croyait faussement au début de cette pandémie. Comment a-t-on pu alors en arriver a ce protocole leur interdisant de jouer avec leurs camarades et interdisant à l’adulte de prendre dans ses bras un enfant qui pleurait ? Ne s’agit-il pas là de maltraitance à enfants, au nom du soi-disant principe de précaution ?
En ce qui concerne les collégiens et les lycéens, s’ils peuvent être porteurs du virus, ils ne sont que très rarement atteints par les symptômes de la maladie. Demandons donc aux enseignants de se protéger, mais laissons-les vivre leurs relations d’ados. Et ils sont tout a fait capables de comprendre que, lorsqu’ils rencontrent des personnes âgées ou fragiles, il leur faut alors respecter strictement les gestes "barrière". Voici qu’au nom de la protection des aînés, la société veut les priver de leurs années de jeunesse ! D’autant qu’il nous faut rappeler que les jeunes vont être les premières victimes de la crise économique qui s’annonce. Voilà donc qu’au lieu de soutenir sa jeunesse, la société a tendance à la montrer du doigt en la désignant comme première responsable de la propagation du virus !
Reconnaissons que les enfants et les adolescents sont les grands absents de ce débat entre médecins et politiques, aujourd’hui continuellement relayé par les médias. Combien, en ces temps difficiles pour tous, les jeunes ont besoin de rencontrer des éducateurs qui, comme Jean Bosco en son temps, sachent les écouter, en leur faisant partager, non pas leur angoisses, mais leurs espérances !
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