Le 22 mars, nous célébrons la journée internationale des forêts. Ces dernières représentent une surface importante du territoire ligérien. Alors, quels enjeux autour de l'avenir des forêts ? Entretien avec Jacques-Régis Descours, le président de Fransylva Loire.
La Loire est un département très boisé. Les chiffres de Loire Forez Agglomération révèlent qu’un tiers du Forez serait recouvert de forêt, ce qui représente 48 688 hectares. La grande majorité des détenteurs de ces parcelles sont des propriétaires privés : on en dénombre près de 45 000. Être propriétaire, c’est s’occuper activement de sa forêt. L’entretien dépend d’abord de la taille. Au-dessus de vingt hectares, il existe “des plans simples de gestion pour voir les travaux à faire pendant les 20 années à venir”, explique Jacques-Régis Descours, le président de Fransylva Loire. Par exemple, ces plans indiquent, si, en fonction de leur âge, les plantations doivent être taillées. En dessous de vingt hectares, le propriétaire est libre de gérer son terrain à sa manière. Il existe des formations portées par le Centre National de la Propriété Forestière à travers des stages FOGEFOR. Là-bas, le néo-propriétaire perfectionne ses connaissances en termes d’entretien, mais aussi de commercialisation et de fiscalité. Et surtout, il apprend à faire face aux enjeux contemporains liés aux forêts.
“La forêt se gère sur des décennies et aujourd’hui, le réchauffement climatique induit des difficultés”, affirme Jacques-Régis Descours. De plus en plus d’arbres sèchent, les essences souffrent. Les cas de mortalité se multiplient. Au fil des années, la Loire a vu apparaître la problématique des incendies jusqu’alors presque méconnue dans le département. Pour tenter de préserver leurs bois, les propriétaires cherchent alors à “remplacer ou compléter ces forêts par des nouvelles essences”. Ces dernières pourraient changer le visage des forêts ligériennes.
Autre problème, la succession n’est plus toujours assurée. Dans la Loire, la propriété forestière est très morcelée. “Sur 45 000 propriétaires, 40 000 possèdent moins de quatre hectares”, développe le président de Fransylva Loire. Cette découpe est liée à des questions d’héritage. “Autrefois, à la campagne, les gens se chauffaient au bois”, ils avaient donc leur propre stock de bûches généré par leur parcelle. Au fil des successions, la forêt est cédée à la génération suivante. Mais de nos jours, beaucoup d’enfants s’éloignent de leurs familles, habitent plus loin : “Quand vous héritez de deux hectares de forêt dans la Loire et que vous habitez à Paris, ce n'est pas la même chose”, concède Jacques-Régis Descours.
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