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Le WWF lance une nouvelle campagne pour les JO : des records à ne surtout pas battre

Un article rédigé par Armelle Delmelle avec communiqué - 1RCF Belgique, le 24 juillet 2024 - Modifié le 25 juillet 2024

Alors que les Jeux Olympiques de Paris commenceront en grande pompe ce vendredi 26 juillet, le WWF prévient : il y a des records qu'il ne faut surtout pas battre. Ce ne sont évidemment pas de records sportifs dont l'ONG nous parle ici, mais bien des récents records climatiques. Des records également enregistrés en Belgique. 

La Tour Eiffel portant les anneaux olympiques ©Armelle DelmelleLa Tour Eiffel portant les anneaux olympiques ©Armelle Delmelle

Pendant les Jeux olympiques, nos athlètes démontreront qu'en fournissant des efforts exceptionnels, il est possible d'accomplir de grandes choses. « Nos dirigeants doivent faire preuve de la même détermination que ces athlètes, et inverser ainsi la tendance pour le climat et la nature », déclare Koen Stuyck, responsable de la politique climatique au WWF. 

Dans une nouvelle vidéo, le WWF met en évidence le nombre inédit de records climatiques qui ont été battus en 2023. Cette vidéo superpose les images de ces phénomènes météorologiques extrêmes à des commentaires sportifs, et fait ainsi passer un message clair : notre monde bat trop de records climatiques. Mais nous pouvons encore changer les choses, à condition d’agir ensemble et maintenant.  

Records de pluie en Belgique 

2023 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée au niveau mondial, et de nombreux pays ont connu des records de température et des conditions météorologiques extrêmes. Le Mozambique a ainsi dû faire face au cyclone tropical le plus long jamais enregistré, la Grèce a subi les plus grands feux de forêt jamais enregistrés dans l'UE, et de nouveaux records de chaleur ont été battus en France, en Chine, en Thaïlande, au Bangladesh, en République démocratique du Congo, en Haïti, à Oman et au Pérou.

Les records de chaleurs ne se sont pas arrêtés avec la nouvelle année puisque le réseau européen Copernicus a annoncé que le lundi 22 juillet a été la journée la plus chaude jamais enregistrée dans le monde depuis le début des relevés en 1940. Le record précédant datait de la veille et avant cela du 6 juillet 2023.

Chez nous, l’Institut Royal Météorologique indiquait que le mois de juin 2024 était le neuvième mois consécutif (depuis octobre donc) dont les précipitations étaient supérieures à la moyenne. Un record pour notre pays. Lors des inondations du Westhoek (novembre 2023), les précipitations avaient même été trois fois supérieures à la normale : statistiquement, un tel phénomène ne se produisait que tous les 250 ans. Ces précipitations exceptionnelles s'expliquent en partie par le fait que la température de l’eau de la mer du Nord belge était plus élevée que la normale. Elle se situait en effet entre 1 et 3 degrés supplémentaires. 

Une chaleur qui affecte aussi les JO  

Comme les années précédentes, les prévisions de l’été 2024 restent chaudes : juin 2024 était le 12e mois consécutif au cours duquel les températures mondiales dépassaient de plus de 1,5°C les niveaux préindustriels. Pour rappel, les objectifs des accords de Paris mentionnent qu'il nous faut rester sous la barre des 1,5°C d'augmentation. 

Des chercheurs de l'université de Portsmouth, en Angleterre, mettent également en garde contre la chaleur intense qui pourrait mettre en danger les athlètes pendant les Jeux olympiques de Paris. Selon ces scientifiques, la ville de Paris pourrait connaitre des températures encore plus hautes que celles des derniers Jeux de Tokyo (organisés en 2021). 

Solutions

Le WWF espère que les valeurs d’ambition et d’effort collectif illustrées par les Jeux olympiques inspireront les dirigeants et les citoyens du monde entier à prendre les mesures qui s’imposent face au changement climatique et à la perte de biodiversité. 

« Il est encore possible d’inverser la tendance », affirme Koen Stuyck. « Les solutions existent, il faut désormais accélérer leur mise en œuvre. L'année dernière, nous avons déjà enregistré une croissance record des énergies renouvelables. Voilà le type de record qui doit être battu ! Et nous devons viser d’autres records, notamment en termes de conservation et de restauration de la nature, de diminutions des subventions aux combustibles fossiles, de résilience aux événements climatiques extrêmes, etc. », explique M. Stuyck.   

« Les dernières recommandations budgétaires que la Commission européenne a adressées à la Belgique insistaient notamment sur l’importance pour notre pays de diminuer ses subventions aux combustibles fossiles et d’investir plus pour le climat. Nous avons une occasion unique de nous engager en faveur du climat et de la nature. Notre planète vivante ne mérite rien de moins que des efforts équivalents à une médaille d'or aux JO », conclut M. Stuyck.   

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