Deux projets majeurs pour accompagner la déficience visuelle en France
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Le 4 janvier, c'est la journée mondiale du braille. Un moyen pour les malvoyants d'écrire et de lire grâce à un système "en points saillants". Comment le braille est-il né ? Et qui est Louis Braille, l'inventeur de cette méthode révolutionnaire ?
Selon le musée Louis Braille , 253 millions de personnes présenteraient une déficience visuelle aujourd'hui dans le monde, dont 36 millions d'aveugles. Depuis 2019, l'ONU a créé une journée mondiale du braille le 4 janvier en l'honneur de la naissance de son inventeur Louis Braille. Découvrez l'histoire de cette écriture pas comme les autres, inventée par un français et utilisée dans le monde entier.
C'est grâce à un français, né en 1809 dans un petit village de Seine-et-Marne appelé Coupvray, à une quarantaine de kilomètres de Paris, que la méthode universelle d'écriture braille est née : Louis Braille.
À l'âge de trois ans, Louis Braille se blesse très profondément à l'oeil droit en voulant imiter son père qui travaille dans le cuir. Rapidement, l'infection va se propager dans l'autre oeil. Le jeune Louis perd l'usage de ses deux yeux. Ses parents vont tout faire pour que leur fils ait une éducation normale en lui apprenant l'alphabet grâce à des clous enfoncés dans du bois. Il s'avère que le jeune homme est brillant. Il est reçu dans la prestigieuse Institution Royale des Jeunes Aveugles à Paris en 1819 à l'âge de dix ans. Il sera professeur de grammaire, histoire, géographie et mathématiques dans cette même école à seulement 17 ans.
Dans son école, Louis Braille utilise une méthode de lecture pour les malvoyants mise au point par Valentin Haüy, qui met de simples lettres en relief. Il est quasi impossible avec cette méthode d'écrire. Deux ans après son arrivée à l'école, Louis Braille, alors âgé de douze ans, va découvrir le système de lecture de Charles Barbier de la Serre. Ce système, appelé sonographie, permet de transcrire des sons à l’aide de douze points en relief qu'on appelle aussi "points saillants". Cette méthode est bien plus pratique pour lire et écrire, pourtant elle comporte encore certains défauts : elle est uniquement phonétique et la hauteur des points est trop haute pour pouvoir être lue de manière digitale.
Entre ses 12 et 16 ans, Louis va perfectionner le système de Charles Barbier en le rendant plus accessible et plus approfondi. Il va créer tout l'alphabet, mais aussi les signes de ponctuation, les symboles mathématiques ou encore les notes de musique. Le système de Louis Braille est basé non pas sur douze points mais sur six points maximum. Il présentera sa méthode dans deux ouvrages publiés en 1829 et 1837. Il faudra plus de 20 ans pour que l'alphabet Braille ne soit acceptée à l'Institution Royale des Jeunes Aveugles. Louis Braille meurt de la tuberculose le 6 janvier 1852 à 43 ans. Depuis, l'écriture qu'il a inventé a été transcrit dans toutes les langues du monde, même l'espéranto !
En France aujourd'hui, 1,7 million de personnes sont atteints d'un trouble de la vision. Pour rappel, les personnes atteintes de cécité ou "aveugles" ne perçoivent pas du tout la lumière tandis que ceux qui ne perçoivent qu'une partie plus ou moins grande de ce qu'il y a dans leur champ de vision sont appelés malvoyants. La France compte 207 000 aveugles ou malvoyants profonds et 932 000 malvoyants moyens. Ces derniers ne peuvent pas lire et ne peuvent pas distinguer un visage à au-delà de 4 mètres.
Le monde compte 253 millions de personnes présentant une déficience visuelle dont 36 millions d'aveugles. Or, seulement 6 millions de personnes utilisent aujourd'hui la méthode du braille pour lire ou écrire, soit 16% des bénéficiaires. Il y a donc un vrai travail de pédagogie à faire, tant auprès des malvoyants que des voyants.
Par exemple, au niveau culturel, très peu de films ou d'émissions de télés sont accessibles aux aveugles et malvoyants. Seuls 10% des sites internet et 6% des livres sont adaptés. Pareil dans le cinéma où seulement 20% des films sont accesibles en audio-description. Une réelle prise de conscience est nécessaire pour permettre à chaque citoyen de profiter de son droit à l'éducation, à la culture et plus globalement à une intégration sereine dans notre société. Le sujet de la cécité est majeure pour notre société. L'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) est claire : en 2050, la cécité et la malvoyance seront, avec la maladie d'Alzheimer, les préoccupations majeures du grand âge. Et ce, alors que l'utilisation du braille est en train de reculer en France et dans le monde.
Retrouvez chaque semaine la chronique Hamou braille dans le poste ! avec Hamou Bouakkaz, aveugle de naissance et engagé en politique, qui chaque semaine revient sur des conseils, des idées ou des réflexions autour du handicap.
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