Parrainer un enfant, mode d'emploi. Sarah Vanhollemeersch

Ils sont 150 enfants dans le Nord, en majorité issus de la protection de l’enfance ou bien domiciliés chez des parents qui n’ont pas de personne-ressource autour d’eux. Et le parrainage dans leurs vies chaotiques représente bien plus qu’une “petite cerise sur le gâteau”.

Quand les situations sont complexes, que les référents de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) manquent de temps mais que l’enjeu c’est d’offrir à l’enfant une chance de construire des liens solides et durables, on fait appel à nous, souligne Sarah Vanhollemeersch. Nos bénévoles sont là pour permettre à ces jeunes – entre 2 et 21 ans - d’avoir des repères éducatifs et affectifs qui restaurent ou instaurent la confiance : confiance dans l’adulte et confiance en soi. 

Seul ou en couple, avec ou sans enfant, retraité ou actif… Parrains et marraines viennent de tous états de vie. En s’inscrivant à une réunion d’information, les candidats prennent d’abord la mesure de la mission et deux entretiens permettent ensuite d’évaluer leurs motivations, leurs parcours, leurs schémas familiaux et le profil d’enfant qu’ils envisagent d’accompagner.

Quelques heures, une journée, un weekend, tous les quinze jours, toutes les trois semaines ou tous les mois : le rythme du parrainage est défini avec souplesse selon les disponibilités de chacun. Il s’agit surtout d’offrir des rencontres régulières qui inscrivent le lien dans la durée, pour toute la vie. Cette continuité dans la relation aidera les enfants à traverser les périodes de réorientation comme un changement de lieu d’accueil, un retour à domicile ou le départ de certains professionnels. 

L’équipe de l’antenne locale soutenue par ses partenaires (éducateurs en maisons d’enfants, assistantes familiales, référents de l'ASE) reste particulièrement attentive aux besoins de l’enfant.

La force du lien parrain-enfant exige parfois une forme d’exclusivité, ou bien a contrario la présence d’une fratrie chez les parrains-marraines peut représenter un avantage pour l’enfant. Autant de réalités jaugées au départ et réexaminées tout au long du parcours.

N’est pas parrain qui veut mais si vous avez envie de partager du temps et de l’affection avec un enfant, insiste Sarah, vous pouvez très bien le devenir. 

Le parrainage n’implique aucun échange d’argent. Parrains et marraines s’engagent à financer les activités qu’ils organisent avec leurs filleuls. Quelques sorties exceptionnelles sont offertes par les partenaires ou des mécènes, mais préparer des crêpes ensemble est souvent ce qui réjouit le plus les enfants (en foyer les repas sont apportés de l’extérieur).

Parrainer, c’est avant tout partager les moments très simples de la vie quotidienne. C’est une histoire de rencontre, et une réelle aventure humaine. Dans la transmission, parrains et marraines reçoivent beaucoup d’affection et de joie, même si les histoires de vie complexes donnent lieu à des périodes compliquées pour tous les acteurs engagés dans la relation. 

L’association recrute régulièrement mais beaucoup d’enfants sont encore en attente de parrainage. Les professionnels sont là pour soutenir, rassurer et conseiller chaque bénévole sur la juste attitude à tenir face et avec l’enfant. Des bilans de parrainage sont établis au bout des 3 premiers mois, après 6 mois, et tous les ans a minima une fois que le lien est bien instauré.

Les imprévus peuvent s’intégrer dans une histoire et n’empêchent pas de trouver des solutions pour maintenir la force d’une relation sous une forme nouvelle, au-delà des distances. « Tout est possible, assure Sarah. Tentez l’expérience ! »

France Parrainages Nord

17 rue Colbrant
59000 Lille
03 20 74 89 37