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Préservation des zones humides : un enjeu essentiel pour la faune et la flore bretonne

Préservation des zones humides : un enjeu essentiel pour la faune et la flore bretonne

Un article rédigé par Ambre Moreau - RCF Sud Bretagne, le 5 février 2025 - Modifié le 6 février 2025

Les zones humides sont primordiales pour préserver les équilibres naturels. A l'occasion de la journée mondiale, programmée le dimanche 2 février, entretien Eric Poullouin, du service patrimoine naturel au sein de Lannion-Trégor communauté. 

 

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Pouvez-vous nous expliquez ce qu’est une “zone humide” ?

Les zones humides sont généralement associées à un cours d’eau et au littoral. Le phénomène des marées découvre nos estrans à marée basse et est considéré comme zone humide. Concernant les zones humides dites “continentales”, il s’agit d'espaces de part et d’autre des cours d’eau ( rivière, étang…) 

A quoi servent-elles ?

Elles servent par les météos humides d’hiver à capter de l'eau, et ainsi d'éviter qu'elle ne s'échappe trop vite dans les cours d'eau et en mer. Ce sont des zones tampons, des sortes d'éponge qui vont stocker de l'eau et qui vont favoriser la faune et la flore qu’elles comportent. Ce sont des stations d'épuration à ciel ouvert qui laissent la nature faire le boulot.

Quels sont les dangers qui pèsent sur elles ?

Premièrement, nos zones humides ont été mises à mal pendant des siècles. Elles ont d’abord été domestiquées puis nous avons assisté à leur disparition, au 20ème siècle, pour deux raisons principales : elles ont été remblayées soit pour construire des habitations soit pour drainer et favoriser les pratiques agricoles. L’actualité récente en Bretagne nous le démontre par le manque d’imperméabilisation des sols qui crée des phénomènes d’inondation importante.

Existe-il des enjeux spécifiques en matière de préservation de ces zones dans notre région ?

Bien sûr, il faut avoir conscience que ces zones humides renferment une faune et une flore importante et très spécifique qui décline en même temps que les zones humides disparaissent. Pour donner un exemple concret concernant l'impact sur la faune, je peux citer un mammifère emblématique qui fréquente les cours d'eau mais qui a aussi besoin des zones humides pour survivre. Il s’agit de la loutre d’Europe, présente dans tout le massif armoricain. Elle a progressé ces dernières décennies mais son avenir est intimement lié au sort des cours d'eau et des zones humides. En effet, elle sort de sa rivière en hiver pour aller chasser les grenouilles qui se mettent à pondre dans ces zones humides inondées.

Concernant la flore, il existe tout un cortège végétal dans les fonds de vallée humide. Nous y retrouvons des espèces d’orchidées qui pointent le bout de leur fleur en mai, quand les niveaux d'eau commencent à baisser. Il ne faut pas oublier le littoral avec les prés-salés, il s’agit des zones dans les fonds de baies ou les fonds d'estuaire qui découvrent à marée basse et qui accueillent une flore très typique comme la salicorne, la plus connue parce qu'elle est consommée par l'homme. Il existe aussi tout un tas d'espèces intéressantes et très adaptées à ces allées et venues de la mer et essentiel à notre existence.  

Que peuvent faire les habitants à leur échelle pour préserver ces zones ?

Il s’agit en premier lieu de ne pas les détruire volontairement et de les conserver quand elles existent dans leur environnement proche. Quand nous habitons en campagne, il faut, par exemple, éviter de construire un parking dessus ou tout simplement éviter de les combler. Il faut accepter et favoriser qu'il y ait une partie de son terrain qui soit un peu humide une partie de l'hiver quand nous avons la chance d'avoir un grand jardin par exemple. Il faut aussi éviter de les entretenir, en été, ces zones vont rester un petit peu plus humide que d'autres terrains qui vont sécher en haut des pentes, permettant aux insectes qui ont besoin d'avoir une hauteur de végétation intéressante de pouvoir continuer le cycle de leur vie. 

Que dit la loi à ce sujet ? 

Aujourd'hui la loi interdit tout comblement, toute construction et toute destruction de zones humides, sous peine de 2 ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende (L.415-3 au L.415-6 du code de l’environnement). Le travail de mes collègues de la "Direction Environnement de l'Agglo Trégor Communauté" est d'identifier ces zones humides avant qu'elles ne subissent des dégradations voire une disparition. Nous sommes actuellement en train de travailler sur le document d'urbanisme de la collectivité afin d’identifier les zones qui ne pourront plus être construites au regard du caractère humide du sol.

 

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