La primaire des écologistes commence aujourd’hui avec un objectif : choisir un candidat pour l’élection présidentielle de 2022. L'écologie politique est-elle possible en France ? Va-t-elle émerger lors de la présidentielle comme elle l'a fait aux dernières municipales ? Pourquoi les écologistes sont-ils si décriés et moqués par certains ?
Le 25 septembre, on connaîtra le candidat des écologistes à l’élection présidentielle. Il aura été choisi par les plus de 122.000 personnes qui se sont inscrites à la primaire des écologistes. Trois débats ont été organisés ces deux dernières semaines pour permettre aux cinq prétendants de présenter leurs programmes et de débattre de leurs propositions.
Fait assez rare dans la vie politique et des médias français, ces débats ont été, pour les deux derniers en tout cas, apaisés, centrés sur les projets et les propositions des candidats. Et loin des arènes médiatiques où la seule chose recherchée est le bon mot, la formule choc ou le clash. Est-ce le signe de quelque chose de neuf qui se jouerait autour de l’écologie politique ?
"Pourquoi l’écologie politique reste minoritaire dans un contexte où elle devrait être majoritaire ?" questionne Géraud Guibert. Co-fondateur et président de La fabrique écologique, un laboratoire d’idées créé en 2013, il a exercé différentes fonctions de conseiller ministériel dans le domaine de l’écologie sous plusieurs gouvernements socialistes. Il constate que dans les partis écologistes, "le projet de société est construit autour de l'écologie", là où dans les autres partis elle est traitée comme un sujet parmi d’autres.
Même constat chez Adrien Estève. Pour le politologue enseignant-chercheur à Sciences Po Paris, et auteur de "Introduction à la théorie politique environnementale" (éd. Armand Colin), les partis autres qu’écologistes se contente d’un "arbitrage entre productivisme et écologie". Et "un parti qui repose sur le productivisme ne peut que des changements à la marge", souligne Louise Roblin, doctorante en philosophie politique et chargée de projet au Ceras (Centre de recherche et d’action sociale). Or, c’est "un changement de mode de vie, de produire, de consommer de se représenter dans le monde", qui est nécessaire aujourd’hui.
"Le moment me paraît très important, considère Géraud Guibert, parce que, tout le monde le sait bien, la prochaine décennie est absolument décisive pour la lutte contre le changement climatique et la protection de la biodiversité. C’est la période cruciale." Ainsi pour le prochain quinquennat, il est "impératif" que le prochain président soit "le plus écologiste possible", selon le président de La fabrique écologique.
Inondations, sécheresse, hausse des températures... Les dégâts environnementaux sont de plus en plus nombreux. Quels effets auront-ils sur le vote des Français en mai prochain ? Pour Louise Roblin, en tout cas "la multiplication des crises environnementales rend le moment vraiment fécond pour débattre des grandes possibilités pour assurer la pérennité du vivant et en particulier la pérennité de l'espèce humaine".
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