Jean-Noël Marien interroge aujourd'hui Raphael CERTAIN, océanographe, Maître de Conférences à l'Université de Perpignan, qui travaille au CEFREM (centre de formation et de recherche sur les environnements méditerranéens), laboratoire qui dépend du CRNS.
Notre littoral et la haute mer sont depuis longtemps convoités par l’homme. C’est bien sûr le cas le long de notre littoral languedocien. Il suffit de se promener le long du littoral pour voir que celui-ci est de plus en plus encombré. Ports, stations et activités touristiques, aménagements côtiers, aquaculture, bientôt éoliennes et sans doute bien d’autres infrastructures... Bref, on est loin de la mer avec la pêche côtière comme seule activité traditionnelle.
Notre Méditerranée est devenue une nouvelle frontière. Alors, quels sont les enjeux, peut-elle faire face à cette pression de plus en plus forte ?
Le fonctionnement du littoral méditerranéen est de plus en plus perturbé par la multiplication des installations humaines, et en particulier les ports de plaisance. Cela entraîne des effets importants de dépôt des alluvions et sables, provoquant ainsi des phénomènes d’érosion, de submersion ou à l’inverse, d’accumulation de sables.
On a défini dans un premier temps les différentes parties des espaces maritimes, du littoral à la haute mer Le littoral, en particulier sableux, est soumis à des phénomènes d’érosion, de submersion car il concentre un maximum de l’énergie des vagues
Aujourd’hui, les principales activités et infrastructures sur le littoral, et plus particulièrement sur notre façade méditerranéenne sont les ports (dont la plupart sont récents pour la plaisance et ne tiennent pas toujours compte des phénomènes naturels (ensablement, dépôt des sédiments)… Egalement, les apports terrestres sont en forte diminution et n’engraissent plus suffisamment le littoral, un peu partout, à des degrés divers.
Ces activités et infrastructures induisent nombre de perturbations avec une amplification du déplacement du trait de côte, un recul des cordons dunaires sur la majorité du littoral, de l’érosion et des submersions marines. Le changement climatique impacte ces processus, avec une élévation attendue du niveau de la mer de plusieurs dizaines de centimètres d’ici la fin du siècle.
Il est possible de modifier les trajectoires attendues, mais il faut une volonté politique forte sur le long terme. Les données scientifiques sont là et à disposition des décideurs.
Les enjeux et perspectives économiques peuvent être revus à l’aune des enjeux environnementaux et il existe une complémentarité possible entre les différents enjeux.
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