"Ecologie" ne signifie pas "protection de l'environnement", alors qu'on utilise souvent l'un pour exprimer l'autre. Pour les écologistes, ce qui est important, ce qui va permettre le bonheur collectif, c'est de privilégier les relations harmonieuses entre les êtres humains et leur environnement. C'est le projet inverse du productivisme.
Il faut commencer par s'entendre sur les mots. Peut-être que finalement, tout le problème vient de là : tout le monde ne met pas la même chose derrière le mot "écologie". L'écologie par exemple est bien différente de la protection de l'environnement, alors qu'on utilise souvent l'un pour exprimer l'autre.
On peut distinguer l'écologie des écologues, c'est-à-dire la discipline scientifique qui consiste à étudier les êtres vivants et leurs milieux, et l'écologie des écologistes, c'est-à-dire la doctrine politique qui souhaite une meilleure harmonie entre les humains et leur environnement. Une doctrine politique a une approche globale et cohérente de la société. Bien entendu, chaque doctrine a ses multiples nuances mais on peut considérer que pour les écologistes, ce qui est important, ce qui va permettre le bonheur collectif, c'est de privilégier les relations harmonieuses entre les êtres humains et leur environnement.
À l'inverse, pour les productivistes, la priorité, c'est d'augmenter les possibilités de consommation et les richesses matérielles. Les deux approches sont chacune cohérentes et légitimes, mais on voit bien à quel point elles s'opposent. C'est pourquoi il peut y avoir plusieurs partis écologistes comme il y a une multitude de partis productivistes, du parti communiste aux Républicains en passant par LREM.
On entend souvent que l'écologie ne devrait pas être l'apanage d'un parti mais être dans tous. Et bien justement, non. La protection de l'environnement, la lutte contre les changements climatiques devraient être la priorité de tous les partis, mais on ne peut pas demander à un parti d'être à la fois productiviste et à la fois écologiste.
Des productivistes peuvent tout à fait intégrer une dimension "protection de l'environnement" à leurs idées. C'est d'ailleurs devenu indispensable, mais la protection de l'environnement est dans ce contexte une contrainte, un élément à prendre en compte, mais pas une fin en soi. Cette protection de l'environnement ne se justifie que dans la mesure où il faut pouvoir continuer à augmenter la consommation.
Dans une vision écologiste, la protection de l'environnement n'est pas une contrainte, une obligation à laquelle il faudrait se soumettre. C'est une donnée centrale puisque le projet de société écologiste, c'est d'être en harmonie avec son environnement. Parce qu'on aime son environnement, on le protège. D'ailleurs, même quand il n'a pas besoin d'être protégé, il est valorisé parce que les écologistes savent à quel point les humains ont besoin de nature.
Finalement, et cela peut paraître paradoxal, l'écologie se justifie indépendamment de la crise climatique et de l'effondrement de la biodiversité. Il n' a pas besoin de ces deux crises terribles mettant en cause la survie de l'humanité à court terme, pour être écologiste. Il se trouve évidemment que, à mes yeux, seule l'écologie est en mesure de répondre à ces crises en transformant totalement notre rapport à la consommation.
Jeunes de la "génération climat", Alexandre Poidatz et Stacy Algrain livrent en alternance, chaque semaine, leur regard sur l'écologie et leurs clés pour changer le monde.
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