Pays de Savoie
Dès 2026, la France interdira la présence de Pfas dans les cosmétiques et les vêtements : la chasse à ses polluants éternels est lancée. Mais l’un des grands défis reste de pouvoir les traquer, dans la nature, là où ils s’infiltrent et s’accumulent. Le laboratoire Edytem de l’Université Savoie Mont Blanc travaille au développement de capteurs de détection.
Si les Pfas sont au cœur de l’actualité, c’est que ces composants perfluorés présentent des propriétés chimiques et thermiques multiples. “Il y en a dans les revêtements des poêles, dans les mousses anti-incendies, dans les batteries des voitures électriques, dans le médical, il y en a de partout” explique Guy Royal, enseignant chercheur détaché au laboratoire Edytem de l’Université Savoie Mont Blanc et co-porteur du projet de capteurs. “Mais le problème, c’est que ces Pfas, il s’avère qu’ils sont toxiques”.
Dangereux, tant pour la santé que pour la nature, ces composants s’infiltrent dans les sols, les nappes souterraines ou encore dans notre corps. Au-delà de l’interdiction de les utiliser, l’autre enjeu réside dans notre capacité à les traquer pour mieux les détruire.
Mais médecins, scientifiques ou défenseurs de l’environnement sont aujourd'hui bien démunis. “On ne peut pas demander à toutes les entreprises qui en produisent de les suivre dans l’environnement ! Pourquoi ? Parce qu'on n'est pas capable de le faire” regrette Guy Royal. “C’est-à-dire que des laboratoires d’analyses, il n'y en a pas assez, ça prend beaucoup de temps et c’est très cher ! Donc on ne peut pas imposer ça parce qu’on ne peut pas les analyser, les suivre dans l'environnement comme on souhaiterait le faire.”
Les capteurs développés par Guy Royal et la start-up Grapheal se positionnent comme une alternative à ce constat. Peu coûteux, produits en grand nombre et reliés à une application téléphonique, ces boîtiers pourraient permettre de repérer les Pfas dans l’eau, mais aussi de les quantifier, sans passer par un laboratoire. “On peut même imaginer un usage grand public avec un capteur dans une carafe d’eau, un peu comme le système Brita” explique le chercheur. Le dispositif pourrait voir le jour dès la fin de l’année 2025, d'abord pour les professionnels, avant d’élargir l’accès aux habitants.
Parallèlement, la start-up Grapheal recherche des fonds pour mener à bien ce travail de recherche et développement.
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