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Vêtements de seconde main : une filière en crise à cause de la fast-fashion ?

Un article rédigé par Hugo Vasseur - RCF Anjou, le 10 janvier 2025 - Modifié le 10 janvier 2025

Depuis plusieurs années, le secteur des vêtements d’occasion fait face à une baisse importante de la qualité des dons. À Angers, des associations comme Emmaüs et Apivet tirent la sonnette d’alarme et pointent du doigt l’industrie de la fast-fashion. 

L'association Apivet trie, revend ou recycle des tonnes de vêtements. / ©RCF AnjouL'association Apivet trie, revend ou recycle des tonnes de vêtements. / ©RCF Anjou

Une saturation de vêtements de mauvaise qualité. C’est le défi auquel doivent faire face les structures qui récoltent des dons de textiles. Parmi elles, la communauté Emmaüs d’Angers, qui fait ce constat depuis quelques années.

“C’est une tendance qu’on remarque depuis 5 ou 6 ans, voire un peu plus”, observe Bastien, co-responsable de l’association. “C’est principalement dû à la fast fashion, qui inonde complètement les marchés du textile et produit en quantité, au détriment de la qualité.” 

Une gestion compliquée

Ce phénomène a des répercussions directes sur le système de tri : aujourd’hui, près de 90 % des vêtements donnés à Emmaüs Angers ne peuvent pas être revendus en l’état. Ils sont alors transférés à des “exutoires” : des relais chargés de re-trier puis de revendre ou de recycler une partie de ces tissus.

“Le problème, c’est que ces structures ne sont pas nombreuses”, explique Bastien. “Plusieurs exutoires ont fermé partout en France ces dernières années. Et dans ceux qui restent, il n’y a pas beaucoup de place.” À cause de ça, les surplus de vêtements s’accumulent dans des points de collecte. “Parfois des communautés Emmaüs", ajoute-t-il, “mais pas que”.

Des vêtements difficiles à valoriser

L’un de ces exutoires actifs est l’association Apivet. Basée à Angers, la structure sert de relais dans lequel transite notamment les tonnes de vêtements qu’elle récolte dans des bornes disposées sur le territoire. Stéphanie Ruau, sa directrice, fait les mêmes constats que Bastien : “Ce genre de vêtements, on les lave une fois ou deux et, malheureusement, ils se tordent et les coutures se déforment”, explique-t-elle. ”Si on nous les donne, c’est tout simplement parce qu’ils ne sont plus mettables.”

Ce problème est suivi d’un second : la mauvaise qualité de ces tissus les rend aussi très difficiles à recycler. “La plupart ne sont pas fabriqués avec des matériaux recyclables, comme du coton ou des fibres pures, mais avec des fibres mélangées. C’est pour ça qu’une grande partie d’entre eux finissent en déchets.” 

Si la crise du secteur de la seconde main est aussi importante, c’est parce que le marché de la fast-fashion est très largement dominant dans l’industrie textile. Selon l’association Les Amis de la Terre, plus de trois milliards de vêtements ont été commercialisés en France en 2022.

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