Semaine de 4 jours, jours de télétravail, espace de repos dans les entreprises, séance de massage entre midi et deux… Dans un marché de travail où le rapport de force semble aujourd’hui pencher en faveur des salariés, certains employeurs cherchent à innover pour recruter.
Le bien-être des collaborateurs devient de plus en plus une priorité pour les entreprises. Au-delà du besoin de recrutement, c’est un besoin qui se fait sentir pour certains salariés de plus en plus à bout de souffle. Selon un baromètre de la mutuelle Malakoff Humanis, stress, anxiété ou burn-out auraient causé 20 % des arrêts de travail l’an dernier, un chiffre qui a doublé en deux ans.
Une illustration, ces dernières années, du bien être au travail, c'est la semaine de 4 jours. L'ambassadeur est lyonnais : Laurent de la Clergerie, PDG de LDLC, entreprise d'informatique comprenant plus de 1 000 salariés. La semaine de 4 jours et de 32 heures a été mise en place début 2021. « On est devenu beaucoup plus productif : avant le Covid, on faisait 500 millions d'euros de chiffre d'affaires. Pendant le Covid, on est monté à 700 millions d'euros grâce au Covid. Sauf qu'il y a un chiffre qui n'a pas changé entre les deux : on était 1 050 collaborateurs avant et 1 050 quand on faisait 700 millions. Et ces collaborateurs qui faisaient 40 % de production en plus n'étaient ni stressés ni en burn-out, au contraire, car cela avait recréé un équilibre de vie ». Selon une enquête de l’ANDRH, l'Association Nationale des DRH, en 2023, 3 % des DRH ont mis en place la semaine de 4 jours, pour 78 % des sondés ce n’est pas un sujet dans leur entreprise mais 61 % se déclarent favorables.
Anthony Contat, président de l'ANDRH Rhône & Ain, va plus loin. Pour lui, les salariés recherchent avant tout la flexibilité et souhaitent la confiance des dirigeants dans les tâches qu'ils accomplissent. C'est cela, la nouvelle tendance forte. Il donne sa définition : « assurer le bien-être en entreprise, c'est assurer des conditions de travail qui vont permettre au salarié de s'épanouir personnellement ET professionnellement. Ces deux points sont importants ». Un changement de management qui suit un changement sociétal notamment lié à un phénomène de polycrise : crise sanitaire, écologique, géopolitique, inflationniste. « Ces choses très lourdes ont donné de la place au sens y compris au travail. Cette exigence des salariés, elle ne disparaitra pas demain », selon Anthony Contat.
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