Le défi complexe de la transidentité chez les jeunes
En partenariat avec Fondation Don Bosco
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L’éducation rend sensible à un défi récurrent : comment ne pas dévoyer l’obéissance ou à l’inverse l’autorité que l’on a mission d’exercer ? La réponse habituelle chez les chrétiens est de considérer l’autorité comme un service, mais l’expérience actuelle de l’Église nous montre que le risque d’abus de pouvoir est bien présent. Il faut donc se former à exercer l’autorité. Où et comment peut-on s’y former ?
Cela commence souvent en famille, par exemple en assurant un leadership dans le jeu, ou lorsque le grand frère accompagne le plus petit et apprend ainsi à exercer son autorité sur autrui pour son bien, tout en bénéficiant d’un cadre précis et de la référence à ses parents. Ceux-ci peuvent ainsi rectifier d’éventuelles attitudes manipulatrices ou à l’inverse peu responsables.
La vie familiale apprend aussi à gérer les tensions entre la visée du bien commun et le respect des besoins individuels, à laisser s’exprimer tous les points de vue et à discerner avec d’autres, précisément pour acquérir de l’assurance et être respecté dans ses décisions et ses actions. Et lorsque la famille peine à assurer un cadre éducatif cohérent et sécurisant, ce sont alors les autres espaces éducatifs qui doivent prendre le relais pour permettre de faire ces expériences.
L’exemple des adultes semble essentiel en matière d’apprentissage de l’autorité. Par la manière dont l’adulte renonce au favoritisme ou à exercer une pression excessive sur l’enfant, il se met au service de la croissance de sa liberté, dans un cadre suffisamment sécure et soutenant pour que les relations puissent être loyales. Le contraste est net, par exemple, avec l’influenceur qui doit sans cesse élargir son réseau et dont on ne peut pas attendre qu’il renonce aux pratiques de séduction.
Mais comment éviter la tentation de la séduction, voire de la violence lorsque l’on veut imposer son autorité à l’autre ? L’attitude juste est facilitée lorsqu’on dispose de convictions partagées ou d’une éthique qui s’impose à chacun, ou encore si la paternité miséricordieuse de Dieu est instaurée comme référence commune pour les croyants.
Il y a aussi la présence de tous les autres membres de la famille ou de l’équipe éducative, par exemple lorsque les enfants contribuent activement aux décisions. L’expérience synodale est déjà en germe dans ces expériences et il est possible de faire expérimenter à chacun la valeur de son expérience personnelle et son niveau d’autorité, quelle est l’attitude qui autorise la parole et la croissance de chacun, tout en disposant d’un cadre régulateur qui permet de grandir soi-même en se mettant au service du bien de l’autre.
Est-ce que tout ceci empêche les abus de pouvoir si décriés aujourd’hui ? Cela ne nous dispense pas de réfléchir au versant structurel du pouvoir qui s’exerce sur les personnes et qui doit être travaillé en Église. Mais c’est dans le dialogue que les personnes s’exercent à dire "non" quand ils jugent devoir le faire, sans s’imposer une obéissance inconditionnelle envers ceux ou ce qu’ils identifient comme des médiations de la volonté divine. Leur expérience de la communauté doit leur faire comprendre que la possibilité d’un dialogue en vérité est un critère de discernement pour donner sa confiance à l’autorité.
Catherine Fino, salésienne de Don Bosco, est théologienne moraliste, professeure à l'Institut catholique de Paris, où elle dirige le Département théologie morale et spirituelle
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