En 2021, l'échec scolaire concerne un jeune sur cinq. C'est ce que nous apprend le baromètre de l'éducation d'Apprentis d'Auteuil, une fondation qui agit auprès des jeunes et des plus fragiles. Comment agir contre le décrochage scolaire ? Melchior Gormand et Madeleine Vatel reçoivent Fabienne Husson, chargée de projets européens à la Mission locale du Douaisis, Emilie Desrousseaux, psychologue à Apprentis d'Auteuil et Cécile Perrot, chercheuse à Apprentis d'Auteuil.
Le décrochage scolaire est un phénomène qui a des conséquences sur plusieurs années et pas seulement sur les études mais aussi sur la capacité à construire ensuite une famille, à avoir un travail, à s'insérer ensuite dans la société. Il concerne des jeunes qui ne se sentent pas en confiance, des parents qui baissent les bras et des établissements scolaires qui sont souvent désemparés. Heureusement des associations oeuvrent au quotidien pour que les jeunes "raccrochent" comme la fondation des Apprentis d'Auteuil.
Pour l'éducation nationale le décrochage scolaire est "un processus qui conduit un jeune en formation initiale à se détacher du système de formation jusqu'à le quitter sans avoir obtenu de diplôme" rappelle Cécile Perrot, chercheuse aux Apprentis d'Auteuil. Pour cette dernière, ce phénomène n'est pas un état ponctuel mais un processus "qui s'inscrit dans le temps". Le terme de "décrochage scolaire" est apparu dans les années 90 au Québec et il s'est installé dans les années 2000 en France notamment dans les textes de l'éducation nationale. Une problématique qui pourtant n'est pas nouvelle rappelle Cécile Perrot.
87% des jeunes pensent que la crise a eu un impact important sur leurs études
La fondation Apprentis d'Auteuil a réalisé cet été son deuxième baromètre de l'éducation en partenariat avec l'Institut de sondage OpinionWay. Un sondage effectué auprès de 2500 personnes. L'éducation est une thématique qui touche particulièrement cette fondation. Elle oeuvre quotidiennement auprès des jeunes, notamment les décrocheurs scolaires, afin qu'ils puissent retrouver une chance de se réinsérer par le biais d'une formation, d'un travail et d'un accompagnement spécifique.
Pour Cécile Perrot, le constat le plus étonnant, qui ressort du baromètre de l'éducation, est le sentiment d'échec scolaire partagé par un grand nombre de jeunes, quel que soit son milieu social. En 2021, l'échec scolaire concerne un jeune sur cinq selon le baromètre. Cela concernerait donc 1 300 000 jeunes. Il est également intéressant de noter que 87 % des jeunes sondés pensent que la crise a eu un impact important sur leurs études, soit huit points de plus qu’en 2020, et parmi eux, 40 % pensent que l’impact a été très important.
Au delà du contexte social, le contexte familial à un impact évident sur l'apprentissage. En effet, 69% des jeunes estiment que le décrochage est lié au contexte familial compliqué. Pour les parents, les deux raisons majeures de l'échec scolaire sont liées au temps passé devant les écrans et au manque de sommeil de leurs enfants.
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