Il parait qu'il faut dire mage et non "roi-mage"... Mais que nous nous apprennent , dans notre monde "so tech" du XXIème siècle, nos amis Gaspard, Melchior et Baltazar ?
Que nous dit l’appellation « roi-mage » ?
Est-elle si naïve ? partie 1
Gaspard, patron de ces chroniques avec Saint Martin, et ses collègues Melchior et Balthazar, sont les fameux rois-mages, selon la tradition.
Vous pourrez sans doute chantonner avec nous :
« comme les rois-mages, en Galilée, suivaient des yeux l’Etoile du Berger …’ »
On a vu ou on verra dans une autre chronique du groupe Science Défense et Foi comment la philosophe Simone Weil se servait de l’exemple du guidage stellaire pour expliquer une des caractéristiques de la science et de la technique … Elle précisait d’ailleurs :
La fin de la science est toute autre ; elle est d'abord de rendre l'esprit humain MAITRE, autant que possible, de cette partie de l'imagination que la perception laisse libre, puis de le mettre en POSSESSION du monde ; et peut-être en regardant bien les deux fins ne font-elles qu'une. Cela est vrai même de l'astronomie, pourvu qu'on comprenne ce que c'est que posséder. [c’est nous qui soulignons]
Possession, pouvoir, puissance… Certes c’est l’apanage des rois, mais quel rapport avec la Science ?
Oui la chanson sur l’air de Bizet décrit bien un équipage de puissants :
« de bon matin, j’ai rencontré le train de 3 grands rois, qui partaient en voyage … »
« venaient d’abord les gardes du corps … »
Au catéchisme, certains d’entre nous se faisaient reprendre : les rois mages ne sont pas cités comme rois dans l’Evangile, même s’ils n’ont pas de difficulté à être reçus par le Roi Hérode. Il faut donc se contenter de parler des mages venus d’Orient…
Comme disait le pape Benoit XVI en 2013, « Pour l’Eglise croyante et priante, les mages d’Orient qui, sous la conduite de l’étoile, ont trouvé la route vers la crèche de Bethléem sont seulement le début d’une grande procession qui s’avance dans l’histoire ». C’est ce que nous vivons avec nos crèches, quand nous faisons peu à peu avancer nos 3 santons et leur chameau vers la crèche, où ils arrivent pour l’Epiphanie avec leurs 3 présents prophétiques et précieux.
« j’ai croisé Melchior, j’ai croisé Melchior, Gaspard et Balthazar,…
J’ai croisé Melchior, qui portait de l’or… »
Oui, les Pères de l’Eglise et nos pasteurs aujourd’hui ont commenté ces 3 présents. Saint Grégoire le Grand écrivait dans une homélie sur l’Épiphanie « Voici l’or : c’est un roi », avant de poursuivre : « Voici l’encens : c’est un Dieu ; voici la myrrhe : c’est un mortel ».
Oui, et l’adoration des Mages, si elle complète celle des Bergers, annonce aussi la Passion, la mise au tombeau avec un mélange de myrrhe et d’aloès par celles que les orientaux appellent les myrophores, et la Résurrection…
Continuons notre marche dans cette chronique. Dans la même homélie de 2013, Benoit XVI qui aimait insister, et pas seulement aux Bernardins à Paris, sur l’importance des « chercheurs de Dieu », poursuivait :
A partir de l’histoire racontée par Matthieu, nous pouvons certainement nous faire une certaine idée du type d’hommes qu’ont dû être ceux qui, en suivant le signe de l’étoile, se sont mis en route pour aller trouver ce Roi qui aurait fondé un nouveau type de royauté, non seulement pour Israël, mais aussi pour l’humanité entière. Quel genre d’hommes ceux-ci étaient-ils donc? Et, à partir d’eux, demandons-nous aussi si, malgré la différence d’époque et de missions, on peut percevoir quelque chose de ce qu’est l’évêque et sur la façon dont il doit accomplir sa mission. »
« Les hommes qui partirent alors vers l’inconnu étaient, en tout cas, des hommes au cœur inquiet. Des hommes poussés par la recherche inquiète de Dieu et du salut du monde. Des hommes en attente qui ne se contentaient pas de leur revenu assuré et de leur position sociale peut-être reconnue. Ils étaient à la recherche de la réalité la plus grande. Ils étaient peut-être des hommes instruits qui avaient une grande connaissance des astres et qui probablement disposaient aussi d’une formation philosophique. Mais, ils ne voulaient pas seulement savoir beaucoup de choses. Ils voulaient savoir surtout l’essentiel. Ils voulaient savoir comment on peut réussir à être une personne humaine. Et c’est pourquoi, ils voulaient savoir si Dieu existe, où et comment il est, s’il prenait soin de nous et comment nous pouvons le rencontrer. Ils voulaient non seulement savoir, ils voulaient reconnaître la vérité sur nous, sur Dieu et sur le monde. Leur pèlerinage extérieur était une expression de leur cheminement intérieur, du pèlerinage intérieur de leur cœur. Ils étaient des hommes qui cherchaient Dieu et, en définitive, ils étaient en marche vers lui. Ils étaient des chercheurs de Dieu. »
Effectivement, on retrouve pas mal de choses évoquées, par exemple, dans ces chroniques sur RCF. Mais revenons à cette histoire de royauté et sciences.. bref, de rois-mages…
On pourrait aussi réfléchir sur l’articulation entre les missions de Roi, de Prophète et de Pretre… Mais cette fois focalisons sur une phrase du pape François dans son encyclique Laudato Si, que nous avions reprise dans notre video de réflexion sur le transhumanisme, disponible depuis 2018, visionnée et discutée avec l'aumônerie étudiante de Bourges le 22 novembre dernier, pendant que les pâtes carbo cuisaient… Aux paragraphes 103 et 104 de la célèbre encyclique, le pape François nous fait réfléchir en indiquant :
§103. La techno-science, bien orientée, non seulement peut produire des choses réellement précieuses pour améliorer la qualité de vie de l’être humain, […] mais encore est capable de produire du beau et de “projeter” dans le domaine de la beauté l’être humain immergé dans le monde matériel. Peut-on nier la beauté d’un avion, ou de certains gratte-ciels ? […]
§104. Mais nous ne pouvons pas ignorer que l’énergie nucléaire, la biotechnologie, l’informatique, la connaissance de notre propre ADN et d’autres capacités que nous avons acquises, nous donnent un terrible pouvoir. Mieux, elles donnent à ceux qui ont la connaissance, et surtout le pouvoir économique d’en faire usage, une emprise impressionnante sur l’ensemble de l’humanité et sur le monde entier. Jamais l’humanité n’a eu autant de pouvoir sur elle-même et rien ne garantit qu’elle s’en servira toujours bien, surtout si l’on considère la manière dont elle est en train de l’utiliser.
A suivre dans la chronique suivante (2/2), avec Gaspard, le pape et bien d'autres ...
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