Le plus important c’est que sous la conduite du démocrate, les États-Unis vont revenir à une politique plus cohérente et prédictible. Contrairement à Donald Trump, Joe Biden dispose d’un programme.
Son premier objectif sera de faire adopter un vaste plan d’aide pour relancer l’économie fortement touchée par la crise du Covid-19. Pour le financer, il augmentera les impôts des Américains les plus riches - au-dessus de 28 000 euros de revenu mensuel – et taxera les grosses entreprises.
L’une de ses premières décisions sera aussi de revenir dans l’accord de Paris sur la lutte contre le réchauffement climatique. L’ironie de l’histoire est que les États-Unis en sont formellement sortis depuis mercredi, au lendemain de l’élection. Nouvelles normes dans les bâtiments, soutien aux véhicules électriques, développement de l’énergie solaire… Joe Biden a l’ambition de verdir l’Amérique, ce qui implique un revirement complet par rapport à la politique de Donald Trump. Il promet une économie américaine "zéro émission" en 2050.
Il promet de financer davantage les écoles situées dans les zones défavorisées et des études supérieures gratuites pour les étudiants des classes moyennes. Dans les entreprises, il veut renforcer la présence syndicale, laminée ces dernières années, instaurer un salaire minimum de 15 dollars l’heure et réguler l’économie des petits boulots, type Uber. En matière de santé, il veut aller plus loin que l’Obamacare, que Donald Trump n’a finalement pas réussi à démanteler. Les traitements contre le Covid-19 seront gratuits.
Les changements seront moins importants sur le plan international. Joe Biden prévoit un plan d'investissement massif pour promouvoir le "made in America", d’une manière plus cohérente que Donald Trump, qui procédait souvent par slogan. En matière commerciale, il devrait aussi maintenir une politique très ferme en direction de la Chine, et renforcer l’aspect "droits de l’Homme", notamment pour ce qui concerne le travail forcé des Ouïgours musulmans. Adepte du multilatéralisme, il cherchera à forger des coalitions avec ses alliés traditionnels, notamment Européens, que Trump a largement maltraités.
Il n’est pas du tout certain de disposer de la majorité au Sénat, la chambre des États, ce qui pourrait le contraindre à négocier avec les Républicains. L’avantage est qu’il a été sénateur durant 36 ans - et vice-président des Etats-Unis durant 8 ans - et qu’il a donc une grande expérience parlementaire. Enfin, le fait qu’il n’ait pas disposé d’une importante "vague bleue" à la présidentielle pourrait lui permettre de calmer les ardeurs de son aile gauche, les supporters de son principal concurrent à la primaire démocrate, Bernie Sanders.
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