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La multiplication des plantes : techniques et conseils pour réussir ses boutures

La multiplication des plantes : techniques et conseils pour réussir ses boutures

Un article rédigé par Baptiste Imbert - RCF Poitou Vienne, le 3 avril 2025 - Modifié le 3 avril 2025
Cultivons-nousMultipliez vos plantes vivaces!

La multiplication des plantes est une pratique essentielle en jardinage, permettant de reproduire des végétaux sans passer par la germination des graines. Cette technique, utilisée aussi bien par les amateurs que par les professionnels, se décline sous plusieurs formes : bouturage, marcottage, division ou encore greffe. Si certaines plantes se multiplient facilement, d’autres nécessitent patience et savoir-faire. Plongée dans cet art délicat avec Bérengère Roche, jardinière à Terre et humanisme, spécialiste de la multiplication des plantes vivaces, qui nous livre ses conseils.

La multiplication des plantes est une pratique essentielle en jardinage.La multiplication des plantes est une pratique essentielle en jardinage.

Contrairement aux semis, qui impliquent une reproduction sexuée nécessitant l’intervention de pollinisateurs, la multiplication végétative est une reproduction asexuée. "Elle permet d’obtenir des clones exacts de la plante mère, garantissant ainsi les mêmes caractéristiques", explique Bérengère Roche. Une technique idéale pour préserver certaines variétés rares ou spécifiques.

L’un des défis majeurs dans la réussite de la multiplication végétale est la gestion de l’humidité. "Il faut à la fois arroser suffisamment pour favoriser l’enracinement, mais un excès d’eau peut entraîner la formation de mousse ou d’algues sur le substrat, ce qui nuit aux boutures", explique Bérengère Roche. L’idéal est donc d’adapter l’arrosage en fonction des besoins spécifiques de chaque plante et des conditions météorologiques.

En Ardèche, où le climat est plus sec, certaines boutures comme celles de rosiers ou de romarin peuvent être laissées en extérieur. En revanche, les plantes plus sensibles au froid, telles que la verveine ou la sauge ananas, nécessitent une protection, notamment sous serre. "Si les températures descendent trop bas, on peut utiliser un voile d’hivernage pour les préserver", ajoute la jardinière.

Le substrat : un élément clé pour les boutures

Le substrat joue un rôle fondamental dans le développement des boutures. "On recommande un mélange bien drainant pour éviter la stagnation de l’eau", conseille Bérengère Roche. Son mélange idéal ? Deux tiers de terreau acheté dans le commerce, un tiers de compost bien mûr et tamisé, ainsi qu’une poignée de sable pour favoriser le drainage. "Ce type de substrat permet aux jeunes racines de se développer sans être asphyxiées par un excès d’humidité."

Les outils indispensables pour réussir ses boutures

La multiplication des plantes ne demande pas de matériel complexe, mais quelques outils de base sont essentiels :

  • Un sécateur bien affûté et désinfecté, pour éviter de transmettre des maladies d’une bouture à l’autre.
  • Des pots en plastique ou en terre cuite, qui permettent un bon développement des racines.
  • Un substrat adapté, pour assurer un bon enracinement.

"Il est crucial de nettoyer son sécateur entre chaque bouture avec du vinaigre blanc afin d’éviter la propagation de maladies", rappelle Bérengère Roche.

Comment savoir si une bouture a pris ?

Une bouture réussie se reconnaît à l’apparition de nouvelles feuilles, souvent plus claires que les anciennes. "On peut aussi soulever délicatement le pot pour observer si des racines apparaissent sous le contenant", explique la jardinière. Attention cependant à ne pas tirer sur la tige au risque de casser les jeunes racines encore fragiles.

Certaines plantes demandent une patience particulière. "L'amélanchier, par exemple, peut mettre un an avant de donner des signes de reprise", note Bérengère Roche. L’eucalyptus et certaines verveines prennent également du temps avant de s’enraciner solidement.

Le bon moment pour bouturer

Le choix de la période est primordial pour réussir ses boutures. "Le début du printemps et de l'automne sont les meilleures saisons", affirme la jardinière. L’automne offre un climat plus stable et permet aux plantes de s’enraciner avant l’été. "Les plantes ne sont pas soumises aux fortes chaleurs et ont le temps de développer un bon système racinaire."

En février, la multiplication des plantes reste limitée. "On peut bouturer les petits fruits comme le cassis ou la groseille et procéder à la division des framboisiers, qui ont tendance à s’étaler dans le jardin." Pour la division, il suffit de repérer les nouvelles pousses, de dégager un peu la terre, puis de couper les racines reliant le plant mère aux nouvelles pousses.

La greffe, une autre technique de multiplication

En février et mars, c’est aussi la saison idéale pour pratiquer la greffe. Cette technique plus complexe consiste à insérer un greffon sur un porte-greffe compatible. "L’objectif est d’obtenir une plante aux qualités spécifiques, par exemple un arbre fruitier plus résistant", détaille Bérengère Roche. La greffe demande de la précision et un matériel spécifique, mais elle permet d’obtenir des plants homogènes et robustes.

Patience et observation, les maîtres-mots du jardinier

Que ce soit par bouturage, division ou greffe, la multiplication des plantes demande du temps et de l’attention. "L’important est d’être régulier dans l’entretien et de surveiller l’humidité et l’état des plantes", résume Bérengère Roche. Avec ces conseils, même les jardiniers débutants pourront se lancer et enrichir leur jardin sans avoir à racheter de nouvelles plantes.

Ainsi, la multiplication végétale, bien que demandant patience et savoir-faire, reste une technique passionnante et économique, qui permet d’adapter son jardin aux conditions locales tout en conservant la diversité des espèces cultivées.

RCF86/EG
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Cultivons-nous
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