
Il n'y a jamais eu autant d'avortements en France, par Pascale Morinière
En partenariat avec Les Associations Familiales Catholiques (AFC)
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LE POINT DE VUE DE BLANCHE STREB - Le 8 mars est la journée internationale des femmes, à cette occasion, l'IFOP et Alliance VITA ont publié mercredi 5 mars un sondage sur l'avortement dans le Journal du dimanche. Il met en avant que 9 français sur 10 considèrent qu'un avortement laisse des traces psychologiques difficiles à vivre pour les femmes.
Le 8 mars est la journée de la femme. Elle est souvent, en tout cas en France, un moment politique et médiatique où ce sujet de l’avortement revient sur le devant de la scène. On se souvient, l’an dernier à la même époque, les parlementaires l’inscrivaient comme une liberté garantie dans la Constitution. On en a aussi beaucoup parlé depuis janvier, à l’occasion des 50 ans de sa dépénalisation, par la loi Veil de 1975.
On est dans un contexte où l’avortement s’est progressivement "normalisé". L’Ifop estime même qu’il s’est "institutionnalisé". D’ailleurs, le nombre d’IVG n’a jamais été aussi haut. Il y a eu, en 2023, 244 000 avortements pour 640 000 naissances. Ça fait un ratio de 1 IVG pour 3 naissances. En 2017, ce ratio était de 1 ivg pour 4 naissances. Il faut savoir qu’en France, on a un taux parmi les plus élevés d’Europe.
Cependant, il ne s’est pas banalisé et la raison est simple. C’est que ce n’est pas et ce ne sera jamais un acte banal. 46% des français - ce n’est pas rien 46%, vu le contexte - considèrent ce nombre d’IVG comme « préoccupant, car avorter reste un acte que l’on préfèrerait éviter ». Ce sondage montre aussi que 9 français sur 10, 91% des françaises - là c’est un chiffre très fort- « considèrent qu’un avortement laisse des traces psychologiques difficiles à vivre pour les femmes ». C’est pour cela qu’on trouve aussi un autre chiffre important, deux tiers (65%) des Français estiment que « la société devrait davantage aider les femmes à éviter d’avoir recours à l’IVG ».
Oui, et là aussi le sondage est intéressant. Il montre qu’une grande majorité (81%) souhaiteraient que les pouvoirs publics lancent une véritable prévention. Et c’est vrai d’habitude, la prévention est la priorité de toute politique de santé… sauf pour l’IVG ! Mais pour ça, il faut déjà promouvoir une politique centrée sur une information complète et équilibrée. Avec un soutien aux femmes confrontées à une grossesse imprévue. On l’ignore souvent, mais les femmes aux niveaux de vie plus faibles sont plus concernées, c’est une vraie inégalité sociale. La pression économique n’est pas la seule. Il y aussi des pressions familiales, souvent conjugales. Des études montrent des liens entre violences conjugales et IVG. Aujourd’hui, beaucoup trop de femmes n’avortent ni par choix, ni librement. Ce sont des réalités dont on ne parle pas assez souvent.
Des chroniqueurs d'horizons variés nous livrent leur regard sur l'actualité chaque matin à 7h20, dans la matinale.
- Le lundi : Stéphane Vernay, directeur de la rédaction de Ouest-France à Paris, et Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de La revue politique et parlementaire ;
- Le mardi : Corinne Bitaud, agronome et théologienne protestante, et Marie-Hélène Lafage, consultante en transition écologique auprès des collectivités territoriales ;
- Le mercredi : Clotilde Brossollet, éditrice, et Pierre Durieux, essayiste ;
- Le jeudi : Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille chrétienne ; Aymeric Christensen, directeur de la rédaction de La Vie ;
- Le vendredi : Blanche Streb, essayiste, chroniqueuse, docteur en pharmacie, auteure de "Grâce à l’émerveillement" (éd. Salvator, 2023), "Éclats de vie" (éd. Emmanuel, 2019) et "Bébés sur mesure - Le monde des meilleurs" (éd. Artège, 2018), et Elisabeth Walbaum, Déléguée à la vie spirituelle à la Fédération de l'Entraide Protestante.
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