Clotilde Brossollet | Un TGV pour tous, enfin presque !

Après deux années de retard, la SNCF a dévoilé, le 11 mars, son nouveau TGV 5ᵉ génération.

Un TGV plus accessible et confortable

Mis en production en 2016 par Alstom, le TGV M devrait être déployé sur la ligne Paris-Lyon-Marseille en 2026. La présentation a rassemblé toute la presse. Pourtant, cela n’a pas fait grand bruit. Il est vrai qu’entre la politique internationale et la chaotique vie politique française, que le nouveau TGV soit plus accessible, plus écologique et plus pratique n’est en rien une actualité, c’est simplement ce qu’on attend de lui.

Le TGV M a de quoi plaire. Il propose un espace de rangement pour les vélos, des espaces plus grands pour les valises et pour les jambes, tant en 1ʳᵉ qu’en 2ᵈᵉ, des espaces de détente entre les voitures, le tout pour une capacité d’accueil 20 % plus importante. Même les baies vitrées sont plus grandes. En matière de confort, il faut aussi citer la meilleure connectivité au Wi-Fi avec l’accès garanti au réseau 5G, les deux prises électriques par passager, ainsi que la lumière intérieure qui s’adapte automatiquement.

Un TGV plus écologique

Notre TGV du futur est aussi une pépite en matière d’écologie puisqu’il permet une "éco-conduite" et aura le bilan carbone le plus faible du marché, avec une diminution de 32 % des émissions de CO₂ par trajet par rapport aux TGV actuels.

Autre prouesse : son accessibilité. Le TGV M disposera d’une voiture accessible pouvant accueillir cinq fauteuils roulants, et une plate-forme avec élévateur permettra aux personnes à mobilité réduite de monter et de descendre du train en toute autonomie. C’en est fini des services d’assistance, dont la qualité est plus que déplorable.

Un hic : le bistrot-bar

Le mensuel Capital titre tout de même : "La SNCF présente son nouveau TGV, mais il y a un hic." En effet, le port USB individuel est au standard USB-A et non USB-C ! Scandale ! Mais vous imaginez bien que ce qu’on reproche à ce nouveau TGV n’est pas une simple histoire de connectique. J’ai beau avoir épluché la presse, personne ne s’offusque de la disparition du personnel dans le wagon-bar. Ces employés, appelés baristas, vont disparaître de nos TGV, et tout le monde s’en moque. Les nouveaux wagons-bars, qui porteront le nom de Bistrots, seront répartis sur deux étages et disposeront de machines à café, de micro-ondes et de distributeurs automatiques. Grand progrès : ces wagons passeront de 6 places assises à 28 ! Mais avec un membre du personnel en moins... 

Ces Bistrots TGV n’auront de commun avec leurs homonymes parisiens que le nom – et certainement pas les serveurs. Le pire, c’est que la SNCF se réjouit d’une telle innovation : "Comme dans une épicerie, on a installé des frigos. Et le client se servira tout seul. Il procèdera au paiement tout seul aussi. On est autonome pour gagner du temps." Voilà, tout est dit ! Par souci d’efficacité, le travail et la relation humaine passent à la trappe. Après la disparition des caissières, celle des baristas… et, en passant, celle de la rencontre avec l’autre, celle de l’opportunité de sortir de soi. Et puis, un jour, le sourire disparaîtra, car qui a envie de sourire à une machine ?