La finale de la Coupe du monde, hier soir, a été fracassante… Mais le metteur en scène, l’émirat du Qatar, ne s’est pas laissé distraire pour autant de l’autre scène : la guerre économique générale qu’est devenue la mondialisation.
Pendant que le public français et le public argentin gardaient l’œil rivé sur leurs équipes de foot, l’émirat du Qatar s’occupait aussi de ses affaires (et en affaires, il ne plaisante pas) : hier dimanche, il a averti Bruxelles que le vote du Parlement européen la semaine dernière au sujet du Qatar aura, dit le communiqué de l’émirat, "un effet négatif sur les discussions en cours sur la rareté et la sécurité énergétique mondiales".
En clair : l’un des principaux fournisseurs de gaz naturel liquéfié dans le monde menace de geler ses relations avec les institutions européennes, dans un moment critique où les pays européens, privés du gaz russe parce qu’ils soutiennent l’Ukraine, cherchent désespérément des fournisseurs qui ne soient pas seulement les États-Unis.
Pourquoi le Qatar va-t-il sanctionner l’Union européenne ? Car le Parlement européen vient de demander que les représentants d’intérêts qatariens n’aient plus accès (provisoirement) aux sièges des institutions européennes.
Et pourquoi ce vote des députés européens, qui d’habitude n’excluent jamais personne ? Parce que la justice belge enquête sur un réseau de corruption politico-financière au Parlement européen, corruption impliquant jusqu’à la vice-présidente de ce Parlement. Et corruption au profit de qui ? D’intérêts qatariens, selon toute apparence.
Les paisibles députés européens déclenchent une opération "mains propres" et excluent les lobbyistes du Qatar. L’émirat crie à la discrimination et riposte en menaçant de couper le gaz… Si l’on replace ces nouvelles péripéties dans le cadre des événements économiques et politiques qui troublent le monde, on voit que nous sommes loin de la "mondialisation heureuse" qu’annonçaient les commentateurs il y a vingt ans. Noël arrive à point pour nous parler de paix pour tous les peuples : quand le temporel tourne au chaos, c’est le moment de guetter dans la nuit le chant des anges…
Des chroniqueurs d'horizons variés nous livrent leur regard sur l'actualité chaque matin à 7h20, dans la matinale.
- Le lundi : Stéphane Vernay, directeur de la rédaction de Ouest-France à Paris, et Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de La revue politique et parlementaire ;
- Le mardi : Corinne Bitaud, agronome et théologienne protestante, et Marie-Hélène Lafage, consultante en transition écologique auprès des collectivités territoriales ;
- Le mercredi : Clotilde Brossollet, éditrice, et Pierre Durieux, essayiste ;
- Le jeudi : Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille chrétienne ; Aymeric Christensen, directeur de la rédaction de La Vie ;
- Le vendredi : Blanche Streb, essayiste, chroniqueuse, docteur en pharmacie, auteure de "Grâce à l’émerveillement" (éd. Salvator, 2023), "Éclats de vie" (éd. Emmanuel, 2019) et "Bébés sur mesure - Le monde des meilleurs" (éd. Artège, 2018), et Elisabeth Walbaum, Déléguée à la vie spirituelle à la Fédération de l'Entraide Protestante.
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