Le gouvernement va-t-il réparer le très fâcheux oubli qu’il a commis dans la liste des bénéficiaires du bouclier tarifaire sur l’énergie ? On y a mis les entreprises, les administrations, les collectivités territoriales et les centres d’hébergement. On a simplement oublié d’y joindre les banques alimentaires ! Alors qu’elles n’ont jamais été plus utiles, comme tout le secteur caritatif.
Les banques alimentaires, ce sont 360 camions frigorifiques et 125 700 chambres froides. Ne pas les aider face à la flambée délirante des prix de l’électricité et du carburant, c’est condamner les camions à ne plus rouler, et les chambres froides à cesser de fonctionner. Car la fédération associative des banques alimentaires ne peut pas assumer le poids écrasant des nouveaux prix de l’essence et de l’électricité.
“Des banques alimentaires ne pourront pas payer ces factures”, constate leur directrice générale, Laurence Champier. Elles seront donc forcées de diminuer leurs actions, voire de les suspendre, alors que le nombre des personnes secourues par elles a augmenté de 20 % depuis un an.
D’autant qu’ils avaient été prévenus, à l’Assemblée nationale, lors du débat en commission sur le projet de loi de finances, l’un des groupes parlementaires avait proposé que l’on étende à toutes les associations le bénéfice du bouclier tarifaire. Cet amendement était inspiré par le souci caritatif et la conscience des réalités actuelles. Mais aussi étrange et déplaisant que cela puisse paraître, l’amendement fut rejeté.
Faut-il attribuer ce rejet à une logique technocratique ? à une application aveugle de la réduction des dépenses publiques ? ou à une inexplicable indifférence envers les pauvretés ? Je me garderai de choisir une hypothèse. Mais il faut reconnaître que les dirigeants politiques n’ont pas l’air très informés de l’état de l’opinion, ni très avertis de la grande sympathie que les Français, tous milieux confondus, portent aux banques alimentaires.
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