Florent de Bodman - Vers un accès aux crèches moins inégalitaire ?
En partenariat avec FONDATION D'ENTREPRISE DU GROUPE ADP
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Ce matin dans la chronique 1001 mots sur RCF je voudrais commencer par un chiffre déprimant : si un bébé naît dans une famille qui gagne un SMIC, il a quatre fois moins de chances d’être gardé dans une crèche que s’il naît dans une famille riche.
Je voudrais ajouter une deuxième mauvaise nouvelle : ces inégalités ne sont sans doute pas en train de se réduire. Il y a globalement un manque de volonté politique : les crèches restent trop peu accessibles aux familles où la mère ne travaille pas, et on construit trop peu de nouvelles crèches pour réduire la forte concurrence entre les familles.
C’est une bonne question ! On pourrait se dire que si une mère ne travaille pas, c’est normal qu’elle garde elle-même son bébé à la maison. Certaines mères font sans doute ce choix en toute liberté. Mais pour beaucoup de mères, c'est une situation subie, vécue comme un enfermement.
Oui, et parfois même c’est trop difficile de déposer une demande ! Je pense à Maria, une réfugiée politique que j’ai rencontrée près d’Orléans : elle est arrivée en France avec une petite fille de quatre mois. Après une phase d’adaptation, elle a eu très envie de travailler. Elle était arrivée en France avec une licence de sciences économiques, mais elle était prête à faire du ménage, ou à travailler dans un entrepôt pour Amazon.
Exactement : on lui avait conseillé une crèche, elle en avait très envie. Mais elle ne parle pas parfaitement le français, et elle comprend encore mal le système : donc elle n’a pas réussi à déposer un dossier dans les délais. Alors, elle reste chez elle, elle ne peut pas travailler.
Tout à fait ! Et c’est injuste aussi pour sa petite fille : elle a maintenant deux ans, elle passe ses journées dans leur logement qui n’est pas très grand. Alors qu’à la crèche, elle serait dans un espace adapté aux très jeunes enfants, où ils peuvent courir et jouer en toute liberté. Elle pourrait faire de la peinture, des transvasements, des collages – une grande variété d’activités qui sont riches et stimulantes pour les enfants. Et elle ferait aussi l’apprentissage de la coopération avec d’autres enfants, de la gestion des conflits, du partage…
Exactement : le Gouvernement a dit qu’il voulait créer un “service public de la petite enfance”. Ce projet reste très flou : je pense que son fil rouge devrait être la réduction des inégalités sociales.
Pour aller plus loin :
- Investissons dans la petite enfance – L’égalité des chances se joue avant la maternelle | Terra Nova
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