Hamou Bouakkaz- La réforme des retraites
En partenariat avec h'up entrepreneurs
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Je lève le voile sur une étude de la Fondation de France qui traite d’un fléau de nos sociétés modernes. Une étude d’autant plus intéressante qu’elle livre des résultats contrintuitifs. Tout le monde est connecté et chacun d’entre nous a un téléphone mobile, un ordinateur et d’autres gadgets du même genre... Pourtant 11 millions de Français se sentent seuls.
L’isolement relationnel objectif est revenu à son niveau d’avant la pandémie. Aujourd’hui, 11% des plus de 15 ans se trouvent en situation d’isolement relationnel, c’est-à-dire qu’ils n’ont aucun ou très peu de contacts physiques avec d’autres personnes. Un niveau qui correspond à celui d’avant la crise sanitaire. Cette proportion a diminué de 13 points depuis 2021. Une diminution qui peut s’expliquer par un effet de rattrapage à court terme, pour "compenser" les restrictions de ces deux dernières années.
Parmi les personnes à bas revenus, 15% sont isolées, versus 8% au sein de la catégorie hauts revenus. Le chômage aggrave la situation d’isolement social, particulièrement après la crise sanitaire : 21% des personnes au chômage sont isolées en 2022 alors qu’elles étaient 18% en 2020. Les chômeurs souffrent deux fois plus d’isolement relationnel que les actifs en poste.
Les personnes handicapées, plus pauvres et plus exclues socialement sont touchées de plein fouet. En 2022, une personne sur cinq se sent régulièrement seule et l’existence d’une vie sociale ne protège pas du sentiment de solitude : 17% des personnes objectivement entourées, affirment se sentir seules “tous les jours ou presque”.
Parmi les personnes se sentant régulièrement seules, huit sur dix vivent leur solitude comme une épreuve, soit neuf millions de personnes en France. La solitude s’installe par étapes, à différents moments de la vie, souvent à la suite d’un enchaînement d’événements douloureux qui fragilisent le tissu relationnel de l’individu. Cette "entrée en solitude" se transforme parfois en "solitude installée".
D’autres solitudes s’avèrent transitoires, et dans ces cas, le suivi par une association peut s’avérer précieux pour rompre l’isolement. L’engagement dans une activité bénévole est également souvent mentionné comme un moyen de renouer avec des sociabilités, de se sentir valorisé dans une posture d’aidant.
Comme toujours en France, les acteurs travaillent chacun dans son petit secteur et les regards ne se croisent pas suffisamment. La solitude devrait être considérée comme une partie intégrante et transverse de toutes les actions de solidarité, et non comme une thématique relevant uniquement de la santé ou concernant des catégories de population spécifique.
Pour une approche transversale du lien social, il est nécessaire de favoriser le dialogue et la coopération entre les différentes parties prenantes : structures associatives, secteur philanthropique, pouvoirs publics et monde de la recherche. Il y a du pain sur la planche ! Bonne semaine à tous.
Hamou Bouakkaz, expert diversité et handicap intervient chaque semaine dans la Matinale RCF.
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