Le 10 décembre, c'est la Journée mondiale des droits de l'homme... et des animaux. Célébrer le même jour les droits de l'être humain et ceux des espèces animales crée un amalgame : et cela est volontaire. Pour Blanche Streb cette confusion sert l’idéologie dite "antispéciste".
C’est la Journée mondiale des droits de l'homme, l’anniversaire de l’adoption de la Déclaration universelle de 1948. On connaît tous son premier article : "Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits". C’est là que le principe de dignité a été intégré dans le droit international.
Cette journée est l’occasion de réfléchir aux enjeux plus qu’actuels d’instrumentalisation de la vie et du corps humain. Le droit ne nous protège évidemment pas de tout, au contraire, parfois le droit va même de travers. Pensons aux esclavages modernes que sont la gestation pour autrui, le marché des ovocytes ou encore la prostitution.
Par ailleurs, il faut relever une collusion surprenante : l’introduction, le même jour, d’une autre journée mondiale, celle des droits des animaux. Pourtant il semble inconvenant de mettre sur le même plan les droits de l’homme et ceux qui animaux. C’est évidemment volontaire, cela crée un amalgame, une confusion qui sert l’idéologie dite "antispéciste". Pour ces militants radicaux, il est discriminatoire d’accorder plus de droits à un être humain qu’à un animal au seul motif que c’est un humain.
La cause animale est une préoccupation nécessaire et légitime. Mais il règne une absolue confusion. Il convient de raison garder et d’être clairvoyant : l’antispécisme est moins une défense de l’animal qu’un réquisitoire contre l’homme. Je renvoie au brillant essai du journaliste Paul Sugy : "L’extinction de l’homme - Le projet fou des antispécistes" (éd. Tallandier). L’antispécisme est un antihumanisme car il remet en cause la dignité supérieure de l’homme. Pourtant, seule la défense de cette dignité unique de l’être humain permet d’évoquer ensuite sa singulière responsabilité. Comme celle de lutter contre toute maltraitance animale. Il convient donc de parler plus du devoir de l’homme que du droit de la poule, du moustique ou du poisson. C’est bien au nom de "SA" dignité à lui que l’Homme est convoqué à prendre soin de toute la création.
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