TRIBUNE CHRÉTIENNE - Pascale Morinière analyse la description dans le magazine Elle du projet « Congé de naissance » d’Emmanuel Macron. Donner l'impossibilité aux parents de s’organiser selon la présidente des associations familiales catholiques.
À travers du projet de « Congé de naissance », il s’agit en fait de la disparition du congé parental tel que nous le connaissons ! C’est-à-dire que les parents pourront cumuler le congé de maternité de 10 semaines, le congé de paternité de 4 semaines et 3 mois de congé de naissance pour chacun des deux parents, avant les 1 an de l’enfant.
Le congé parental de 3 ans, jusqu’à l’entrée en maternelle, tel que nous le connaissons est donc réduit à 6 mois. Un peu plus en mettant bout à bout les 6 mois de congés de naissance et les congés de paternité et maternité. Autrement dit, au plus tard à 9 mois, tous les parents devront avoir un mode de garde pour leur enfant.
C’est simplement aberrant alors qu’on estime à environ 200 000 le nombre de modes de garde manquant déjà et que 10 000 professionnels font déjà défaut aujourd’hui dans le secteur de la petite enfance. Sans mode de garde aux 9 mois de leur enfant, les parents seront contraints de quitter leur emploi totalement ou partiellement.
Certes le congé devrait être mieux rémunéré, mais il passe potentiellement de 36 mois à 6 mois : il est donc 6 fois plus court ! Or, il ne va pas être 6 fois mieux rémunéré mais seulement 2 fois mieux rémunéré, en moyenne. Sous couvert de ne pas retirer les femmes du marché du travail et de faire de l’égalité homme-femme, on fait des économies sur le dos des familles !
Les parents qui veulent avoir 3 ans de congés doivent forcément se partager le congé parental. Mais moins de 1% des pères prennent un congé parental. La politique familiale doit d’abord rendre service aux familles telles qu’elles sont et non organiser leurs modes de vie !
Les parents qui veulent garder leur enfant 3 ans bricolent des modes de garde. Avec cette nouvelle réforme, les parents auront le choix entre différer une naissance ou amplifier le grand bricolage des modes de garde. La natalité ne va pas se « réarmer », bien au contraire, et les mères, qui ont les salaires les plus faibles, feront la variable d’ajustement en quittant le marché du travail. Il faut donner les moyens aux parents, les laisser s’organiser comme ils le souhaitent et faire profiter les familles des excédents de la branche famille, non le contraire !
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