Le cri d'alarme de l'Océanie, par Véronique Devise
LA CHRONIQUE DU SECOURS CATHOLIQUE - L’Océanie est en proie à la montée des eaux, conséquence du réchauffement climatique. Les évêques des îles du pacifique lancent un appel qui incite à l'action. Véronique Devise, présidente du Secours Catholique, nous invite à ne pas l'ignorer.
Véronique Devise. © Gaël Kerboal / Secours catholiqueA quelle situation doivent faire face les habitants de l’Océanie ?
Certains archipels, comme celui des Kiribati, Tuvalu ou Marshall sont dangereusement menacés par l’élévation du niveau de la mer. Les catastrophes naturelles sont plus fréquentes et plus violentes et les ressources menacées d’épuisement. Les tendances migratoires commencent d’ailleurs à refléter ces défis. Ces petits pays ont aussi pour la plupart une économie fragile, ce qui les rend très vulnérables à l’exploitation des sociétés minières et extractives. L'extraction de gravier et de sable noir, l'exploitation forestière et la pêche intensive détruisent l’environnement et privent les populations de leurs moyens de subsistance. L’exploitation minière et les projets de forage pétrolier, en haute mer, constituent aussi de nouvelles menaces.
Le changement climatique et l’exploitation économique menacent la dignité, l’identité et l’existence même de ces populations. Cette situation pose aussi un problème de justice. Rappelons qu’avec 40 millions d’habitants, les Océaniens ne représentent que 0,5 % de la population mondiale. Leur impact sur le réchauffement climatique est donc minime, et pourtant ils vont devoir migrer. Le 10 novembre dernier, l’Australie et l'État de Tuvalu, ont dévoilé les termes d’un accord historique, qui prévoit que Canberra s’engage à offrir l’asile climatique aux 11 000 citoyens du petit archipel, menacé d’être englouti avant la fin du siècle.
Les évêques d’Océanie ont lancé un appel il y a quelques mois…
Dans une lettre pastorale sur le changement climatique, ils nous demandent d'agir maintenant, car « nous sommes en train de couler », écrivent-ils. Ils y invitent les peuples d’Océanie à s’unir pour agir collectivement. Ils interpellent également la communauté internationale pour qu’elle s'engage sans attendre vers un monde sans combustibles fossiles.
Dans ses lettres Laudato Si et Laudate Deum, le Pape François nous rappelle “que la vie humaine est incompréhensible et insoutenable sans les autres créatures parce que nous et tous les êtres de l’univers, sommes unis par des liens invisibles, et formons une sorte de famille universelle, une communion sublime qui nous pousse à un respect sacré, tendre et humble".
Alors écoutons les peuples d’Océanie ! Car si les plus petits sont les plus vulnérables, nous le sommes tous et toutes face à cette réalité écologique. Avançons ensemble vers une transformation pour sauvegarder notre maison commune et prendre soin des personnes les plus vulnérables.
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