LA CHRONIQUE DE BENOIST DE SINETY - « Vas-tu vraiment faire périr le juste avec le coupable ? » (Genèse 18, 23). Au loin se dressent les murailles de Sodome. Abraham parle avec Dieu. Il ose s’interposer entre un juste courroux et les victimes à venir. Lui qui vient d’être désigné comme le père d’une multitude endosse aussitôt cette responsabilité. Aucune destinée ne lui est indifférente puisqu’il doit veiller sur toutes.
Qui aujourd’hui intercède pour les habitants de Gaza, plongés dans l’enfer par la faute de quelques milliers de barbares du Hamas ?
Le pogrom du 7 octobre était d’une violence inouïe. La cascade de fureur qui depuis quatre mois détruit la vie de millions d’innocents en ne parvenant même pas à mettre hors d’état de nuire les coupables est une catastrophe.
Catastrophe morale parce qu’elle entraine un peuple entier à la suite du chef des armées d’Israël à se rendre coupable de crimes de guerre et donc à devenir un peuple comme les autres. Ni la loi du talion, ni la colère légitime devant les crimes bestiaux commis contre des Juifs, ni le désir de libérer des otages dont on mesure à quel point la négociation l’emporte sur la force. Rien ne peut justifier l’ensevelissement de l’espoir de centaines de milliers de famille.
Les Palestiniens sont le plus pauvre des peuples : sans État, sans frontière, sans histoire. Ils sont méprisés par les pays arabes qui n’y voient qu’un moyen facile d’exciter leurs populations. Massacrés par les Jordaniens, parqués par les libanais, ils sont maintenant acculés contre un mur égyptien qui les contraint à s’exposer au rouleau compresseur de Tsahal.
Le peuple Juif tient une importance considérable dans
mon histoire personnelle et spirituelle.
J’aime profondément le pays d’Israël. Le peuple Juif tient une importance considérable dans mon histoire personnelle et spirituelle. Je suis allé, mû par un sentiment de devoir impérieux, prier avec les Juifs lillois le shabbat suivant le massacre d’octobre. Je ne confonds pas tous ceux-là avec les chefs de guerre qui cherchent d’abord à sauver leur peau politiquement quitte à déclencher les déluges de feu. Pas plus que je ne confonds les peuples arabes avec les terroristes qui peuvent en surgir.
Terroristes dont le désir profond est de nous faire croire qu’ils représentent leurs peuples et nous provoquer ainsi à nous dresser les uns contre les autres.
En ce carême où chaque baptisé a été invité à se couvrir de cendres pour se souvenir que nous ne sommes que des poussières, mais des poussières aimées de Dieu, il est me semble- t-il de notre responsabilité de crier vers Celui qui appela Abraham. Là où le cynisme et la folie sanguinaire de quelques-uns entrainent des peuples de plus en plus nombreux à la guerre et à l’absence de toute pitié, réentendons le père des croyants prier pour ses enfants :
Faire mourir le juste avec le coupable, traiter le juste
de la même manière que le coupable, loin de toi d’agir ainsi !
« Peut-être y a-t-il cinquante justes dans la ville. Vas-tu vraiment les faire périr ? Ne pardonneras-tu pas à toute la ville à cause des cinquante justes qui s’y trouvent ? Loin de toi de faire une chose pareille ! Faire mourir le juste avec le coupable, traiter le juste de la même manière que le coupable, loin de toi d’agir ainsi ! Celui qui juge toute la terre n’agirait-il pas selon le droit ? » (Genèse 18, 24-25)
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