Le pape François a demandé dimanche dernier aux catholiques du monde entier de consacrer le mercredi 26 janvier 2022 à une journée de prière pour la paix en Ukraine. Il dit être particulièrement inquiet de la situation à la frontière de l’Ukraine et craint pour la sécurité du continent européen. Il fait également un appel à ce que les actions politiques soient motivées à la mise en œuvre de la fraternité humaine et non pas des intérêts partisans.
Alors peut-on réellement mettre en œuvre la fraternité au plan international ? C’est une question qui peut paraître déconnectée du réel tant les forces en présence sont prêtes à se déchaîner. Je rappelle qu’il y a plus de 100 000 soldats russes qui sont massés à la frontière russo-ukrainienne.
Pourtant, au Collège des Bernardins, nous avons une petite idée sur la question. D’abord, l’expérience de l’Eglise depuis des siècles prouve que, oui, la prière est un outil puissant lorsqu’elle est prise au sérieux. Prenons un seul exemple. Il faut se souvenir que lors de la confrontation d’octobre 1962 entre les Etats-Unis et l’Union soviétique à propos de Cuba, l’intervention du pape Jean XXIII, en plein concile du Vatican, a joué un rôle déterminant pour apaiser les tensions qui étaient alors extrêmes. C’est pourquoi dans le plan de paix entre la Russie et l’Ukraine que nous avons préparé aux Bernardins dès 2018 nous avons intégré les Églises afin qu’elles puissent contribuer à la paix, y compris par leurs prières.
J’ajoute que ce soir à 20h aura lieu un débat aux Bernardins sur la question des voies possibles de discernement des anges et des démons dans la vie du monde. Ce débat aura lieu avec la participation de l’artiste Paul Kichilov, et des écrivains Pauline de Préval et Patrice van Eersel. Ce dernier est l’auteur d’un livre sur Gitta Mallash, cette artiste hongroise qui pendant la Seconde guerre mondiale a eu un dialogue étonnant avec des anges. Ce livre qui est un véritable best-seller a convaincu des millions de personnes des interventions du monde spirituel dans l’histoire des hommes. Mais ces interventions ne sont perceptibles que si l’on est attentif aux synchronicités de nos vies, si l’on est prêt à se recueillir, si l’on accepte de s’ouvrir sur l’essentiel.
L’horizon de la fraternité pourrait tout à fait être pris au sérieux par les chancelleries des grandes puissances. Avec Marc Reverdin, le secrétaire général du Forum de la paix de Paris, nous avons publié un livre qui s’intitule "Votez Fraternité" dans lequel nous expliquons que le Conseil de sécurité ne pourra fonctionner à nouveau que s’il est réformé. Nous proposons que les Nations unies puissent faire appel à l’utilisation du droit de veto par l’un des 5 membres du conseil permanent de sécurité lorsque cette utilisation ne contribue pas à la paix. Cette réforme du droit international est précisément motivée par l’article 1 de la DUDH que les Nations unies ont adopté en 1948 : "Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité".
Je crois donc qu’il faut prendre au sérieux l’invitation du pape à prier pour la paix en Europe. Et j’invite les auditeurs qui le souhaitent à se rendre ce soir aux Bernardins à 20h pour participer au débat sur les anges (PEUT-ON DISCERNER LA PRÉSENCE DES ANGES - Collège des Bernardins). Je les invite aussi à venir le samedi 29 janvier à notre colloque sur la fraternité. Il suffit de s’inscrire sur le site du Collège des Bernardins ! Comment construire un monde plus juste et plus fraternel ? - Collège des Bernardins.
Antoine Arjakovsky est historien, directeur de recherche au Collège des Bernardins, directeur émérite de l'Institut d'études œcuméniques de Lviv (Ukraine). Son dernier livre : "Essai de métaphysique œcuménique" (éd. Cerf). Il nous livre son regard sur l'actualité chaque semaine dans la matinale RCF.
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