Vivre Noël autrement, dans une perspective écolo, par Marie-Hélène Lafage

Faire une place à l’écologie au pied du sapin

Ah, Noël : la féérie, la magie, les traditions, les souvenirs d’enfance qu’on garde toute sa vie ! C’est vrai que, face à cela, si l’écologie se résume à des éco-gestes contraignants, à du renoncement et à l’idée qu’il faut faire "moins", il devient difficile de lui trouver une place au pied du sapin. Dans un contexte de morosité ambiante et d’inflation, on aspire d’autant plus à ce que Noël reste un moment de légèreté, où l’on puisse oublier les contraintes.

C’est intéressant, car cela révèle la manière dont on perçoit souvent l’écologie : non pas comme une voie vers plus de joie, mais comme quelque chose de rabat-joie. Pourtant, je n’ai rien contre les nombreux conseils pour adopter des éco-gestes à Noël. Il est indéniable que notre consommation pendant les Fêtes a des conséquences désastreuses sur l’environnement. Mais réduire l’écologie à cela serait une erreur !

Envisager autrement sa relation à Dieu, aux autres, à la création et à soi

Si nous revenons au cœur de ce que nous enseigne le Pape François dans Laudato si’, son encyclique sur l’écologie, la conversion écologique implique de réinterroger quatre relations essentielles : notre relation à Dieu, aux autres, à la création, et à nous-mêmes. Noël peut être une occasion de grandir dans chacune de ces relations.

Plutôt que de se demander "Comment rendre Noël plus écologique ?", demandons-nous : "Comment vivre cette conversion écologique pour qu’elle donne encore plus de sens à Noël ?" Les montagnes d’emballages le lendemain de Noël ne sont pas seulement une aberration écologique ; elles sont aussi en décalage profond avec ce que représente Noël : cette occasion extraordinaire d’accueillir Dieu dans nos vies et dans notre monde. On n’accueille pas Dieu au milieu d’une montagne de déchets. Envisager Noël sous un angle écologique, c’est un peu comme chasser les marchands du temple... ou de la crèche.

Chacun doit s’impliquer

Chacun peut se poser la question : qu’est-ce qui, pour moi, pollue Noël ? Ne devrais-je pas passer plus de temps avec mes proches, ou dans la nature ? Pourquoi ne pas offrir des cadeaux plus personnalisés, faits main, durables, centrés sur les moments et les souvenirs partagés ? Pourquoi ne pas m’impliquer dans un Noël solidaire, en donnant des jouets avant d’en recevoir ?

Et si, cette année, nous essayions autre chose qu’un sapin jetable ? Pourquoi ne pas construire un sapin en bois avec les enfants, ou imaginer une alternative créative ? En vivant Noël autrement, nous pourrions retrouver une forme d’émerveillement, témoigner de la présence de Dieu dans nos vies, et partager la joie simple des bergers, cette nuit-là.