« Ah ! si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui donne la paix ! » (Lc 19, 41-44)
Méditation par le Père Nicolas de Boccard
Chant final : "Aucun autre que toi" par Glorious
En ce temps-là,
lorsque Jésus fut près de Jérusalem,
voyant la ville, il pleura sur elle, en disant :
« Ah ! si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour
ce qui donne la paix !
Mais maintenant cela est resté caché à tes yeux.
Oui, viendront pour toi des jours
où tes ennemis construiront des ouvrages de siège contre toi,
t’encercleront et te presseront de tous côtés ;
ils t’anéantiront,
toi et tes enfants qui sont chez toi,
et ils ne laisseront pas chez toi pierre sur pierre,
parce que tu n’as pas reconnu
le moment où Dieu te visitait. »
Source : AELF
Dans Luc, Jésus vient d’entrer triomphalement à Jérusalem, et pourtant, malgré les Viva de la foule, Jésus se lamente : « Si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui peut te donner la paix ! Mais hélas, cela reste caché à tes yeux ». C’est la multitude des disciples qui seule accueille Jésus et escorte son roi – une grande partie du peuple, en particulier les grands-prêtres qui officient dans le Temple, ne veulent pas perdre leur prérogative. Ils préfèrent le mettre à mort… et l’histoire continue.
La lamentation de Jésus sur Jérusalem est un des passages les plus émouvant de l’évangile. Cette ville qui a été dans sa longue histoire détruite 12 fois, assiégée 20 fois, prise 50 fois. et reconstruite tant de fois. C’est un enseignement toujours actuel pour nous. Cette ville qui est le berceau des religions monophysites, la ville de la paix, la « toute sainte » (al qods pour les musulmans) est de plus en plus la ville de la désunion et de la guerre. Elle est devenue la ville de toutes les tensions de notre monde.
Comment se fait-il que la ville appelée à être un phare pour toutes les nations, est devenue au contraire le lieu de luttes où se cristallisent toutes les tensions et les oppositions. Celle qui devait montrer l’exemple, témoigner de la souveraineté de Dieu sur l’humanité, ne témoigne bien souvent que des divisions en son sein. Et au lieu du rassemblement, elle est le lieu de division et de jugement par le rejet du Christ. La ville de la paix va devenir le lieu d’expiation du prophète par excellence : le Christ et celle de son martyre. Elle reste témoin pour l’humanité de cette fracture entre les hommes et les femmes de tous les temps. Jusqu’au jour où elle viendra, parée de ses bijoux, descendant du ciel, lorsque le Christ sera « tout en tous », à la fin des temps. Dans le calendrier liturgique, nous fêtons aussi en ce jour la présentation de Marie au Temple – celle qui va porter Jésus au monde, celle qui va-t-être le nouveau Temple s’offre à Dieu, en prémices de sa vocation singulière. Elle est déjà la Jérusalem nouvelle, signe de l’humanité à venir.
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