"Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre"
Méditation de l'évangile (Jn 8, 1-11) par la pasteur Corinne Charriau
Chant final: "Lumière du monde" par Jeunesse En Mission
En ce temps-là,
Jésus s’en alla au mont des Oliviers.
Dès l’aurore, il retourna au Temple.
Comme tout le peuple venait à lui,
il s’assit et se mit à enseigner.
Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme
qu’on avait surprise en situation d’adultère.
Ils la mettent au milieu,
et disent à Jésus :
« Maître, cette femme
a été surprise en flagrant délit d’adultère.
Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné
de lapider ces femmes-là.
Et toi, que dis-tu ? »
Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve,
afin de pouvoir l’accuser.
Mais Jésus s’était baissé
et, du doigt, il écrivait sur la terre.
Comme on persistait à l’interroger,
il se redressa et leur dit :
« Celui d’entre vous qui est sans péché,
qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. »
Il se baissa de nouveau
et il écrivait sur la terre.
Eux, après avoir entendu cela,
s’en allaient un par un,
en commençant par les plus âgés.
Jésus resta seul avec la femme toujours là au milieu.
Il se redressa et lui demanda :
« Femme, où sont-ils donc ?
Personne ne t’a condamnée ? »
Elle répondit :
« Personne, Seigneur. »
Et Jésus lui dit :
« Moi non plus, je ne te condamne pas.
Va, et désormais ne pèche plus. »
Source : AELF
Jésus fait de plus en plus d’ombre au pouvoir des scribes et des pharisiens qui veulent l’arrêter. Ils amènent à Jésus cette femme, coupable pour eux d’adultère, et selon la loi de Moïse le châtiment serait la lapidation. Nous pouvons imaginer l’humiliation vécue par cette femme exposée à tous, placée au milieu comme nous le détaille l’évangile de Jean. Elle n’a pas de nom, elle est une anonyme, comme un objet qui leur sert à tendre un piège à Jésus. Jésus va répondre en renvoyant les accusateurs à la loi écrite de Moïse qu’ils brandissent. Jésus commence par se baisser et se met à écrire par terre ! C’est l’unique endroit dans les évangiles où Jésus écrit quelque-chose ! Je vous propose de regarder la scène, les mouvements et les postures des personnages pour saisir autrement cet acte d’Ecriture de Jésus.
En se baissant, Jésus ne reste pas à la hauteur des accusateurs. Dans l’Evangile de Jean, c’est une posture symbolique de Jésus, lui qui était la parole auprès de Dieu est devenue chair et s’est fait serviteur. Il y a la posture et il y a aussi la temporalité qui joue : Jésus « écrivait », l’imparfait marque la durée. Le temps de l’Ecriture donne du temps et peut faire descendre la tension.
Jésus adopte devant la violence de cette scène, une attitude non violente. Il ne répond pas sur le même registre que ses adversaires ! Je ne sais pas pour vous, mais je trouve que c’est parfois difficile de ne pas répondre du tac au tac, de ne pas se laisser entraîner dans une spirale quand on se sent malmené, remis en cause, piégé.
Jésus va s’incliner à nouveau après leur avoir dit « Que celui d’entre vous qui n’a jamais péché lui jette la première pierre. ». Ils laissent ses opposants face à leur propre conscience. Ils sont aussi des pécheurs et partent l’un après l’autre ! Il reste Jésus et la femme à qui Jésus adresse une parole qui remet en route, elle devient ainsi sujet. Elle peut aller et choisir ce qui ne mène pas sa vie dans l’impasse, loin de l’amour de Dieu.
Cet abaissement de Jésus nous parle de Dieu qui, en Jésus s’abaisse, et sert la vie en s’opposant au projet violent des accusateurs. C’est la plus belle promesse d’un Dieu solidaire en humanité. Que le Seigneur vienne nous inspirer dans nos engagements pour lutter contre les violences qui avilissent et défigurent l’être humain. Servons avec lui des projets de vie.
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