Le pape émérite vivait depuis sa renonciation en février 2013 dans le monastère Mater Ecclesiæ au Vatican. Survenue le samedi 31 décembre 2022, la mort de Benoît XVI a provoqué de nombreuses réactions dans le milieu catholique, et notamment dans le diocèse de Lyon.
Dans un communiqué, Mgr Olivier de Germay, archevêque du diocèse, rappelle sa nomination comme évêque d'Ajaccio par le pape Benoît XVI, le 22 février 2012. « J’ai eu la chance de vivre une visite ad limina avec lui en 2013, quelques mois avant sa renonciation », se souvient Mgr de Germay, marqué par l'« humilité » de Joseph Ratzinger, « un homme d’une grande humilité, [...] humble devant le Mystère de l’Église ».
Alors que les obsèques de Benoît XVI auront lieu jeudi 5 janvier 2023 au Vatican, présidées par le pape François, une messe en sa mémoire sera célébrée mardi 3 janvier en la cathédrale Saint-Jean à 19h, en présence de Mgr Olivier de Germay.
Pour rendre hommage au pape disparu, nous avons recueilli le témoignage du père Bernard Tolon : ce prêtre du diocèse de Lyon avait rencontré Benoît XVI le 5 octobre 2017 au Vatican, à l'occasion d'une session de rentrée des prêtres lyonnais en voyage à Rome. Celui qui était alors doyen du chapitre de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste avait pris la parole au nom de ses confrères pour s'adresser directement au pape émérite.
Je pense qu'il nous a vraiment libérés d'une forme de moralisme, pour que notre foi soit raisonnable et soit un acte d'humanité que l'on transcrit à notre monde d'aujourd'hui
Bernard Tolon garde le souvenir d'une rencontre spirituelle profonde avec un homme qu'il a « admiré ». Le prêtre lyonnais salue la « bonté » de ce théologien « bibliste [et non] moraliste » dont il a lu les écrits, livres et encycliques : « par sa simplicité, par sa vérité, et par la profondeur de son esprit, il nous a encouragés à témoigner de notre foi d'une façon intelligente ». Une affection particulière pour le pape allemand.
« Au-delà de tout ce que l'on peut penser, je pense qu'aujourd'hui on a besoin de cette relation de vérité à travers un homme (une femme) véritablement simple et vrai(e) ». Autour de lui dans les jardins du Vatican, près de la grotte de Notre-Dame de Lourdes, l'émotion de cette rencontre avait aussi « touché [ses] confrères ».
Le cardinal Philippe Barbarin, archevêque émérite du diocèse de Lyon, n'était pas présent à Rome pour les funérailles du pape émérite jeudi 5 janvier. Mais il évoque sa mémoire au micro de RCF Lyon dans le cadre de la matinale spéciale RCF présentée depuis Rome.
Père Olivier Artus, recteur de l'Université catholique de Lyon, revient sur la personnalité de Benoît XVI avec qui il a travaillé pendant 4 ans dans le cadre de la commission biblique pontificale en 2001, que ce dernier présidait. Un homme d'une culture théologique extraordinaire, d'une simplicité rare, et, contrairement à l'image austère qu'on pouvait lui prêter, le père Artus garde le souvenir d'un homme plein d'humour.
Le lendemain de la mort du Benoît XVI, les fidèles lyonnais étaient dans le recueillement. Exemple dimanche 1er janvier 2023 sur le parvis de l'église Saint-André, paroisse du bienheureux Antoine Chevrier dans le 7e arrondissement de Lyon : Charlotte Mongibeaux a tendu son micro aux catholiques, tristes mais fiers de l'héritage laissé par le pape émérite.
L'un retient « un grand homme de foi », l'autre un pape « très en avance sur son temps [...] quand on lisait ses écrits, qu'on regardait le message qu'il voulait faire passer ». Sa renonciation en 2013 ? Un acte « à la fois très humble et très courageux ». Un paroissien compare la tristesse des catholiques avec « une joie pour lui [Benoît XVI], qui a rejoint son créateur ».
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