"Demandez, on vous donnera"
Méditation de l'évangile (Lc 11, 5-13) par Mgr Emmanuel Gobilliard
Chant final: "Ô Dieu, je te cherche" par la communauté de l'Emmanuel
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Imaginez que l’un de vous ait un ami
et aille le trouver au milieu de la nuit pour lui demander :
“Mon ami, prête-moi trois pains,
car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi,
et je n’ai rien à lui offrir.”
Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond :
“Ne viens pas m’importuner !
La porte est déjà fermée ;
mes enfants et moi, nous sommes couchés.
Je ne puis pas me lever pour te donner quelque chose.”
Eh bien ! je vous le dis :
même s’il ne se lève pas pour donner par amitié,
il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami,
et il lui donnera tout ce qu’il lui faut.
Moi, je vous dis :
Demandez, on vous donnera ;
cherchez, vous trouverez ;
frappez, on vous ouvrira.
En effet, quiconque demande reçoit ;
qui cherche trouve ;
à qui frappe, on ouvrira.
Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson,
lui donnera un serpent au lieu du poisson ?
ou lui donnera un scorpion
quand il demande un œuf ?
Si donc vous, qui êtes mauvais,
vous savez donner de bonnes choses à vos enfants,
combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint
à ceux qui le lui demandent ! »
Source : AELF
Dans cet Évangile Jésus utilise à nouveau la forme parabolique, il raconte une histoire facile à comprendre, une histoire qui rejoint notre quotidien et à laquelle nous avons tous été confrontés. Avant d’entrer dans cette histoire elle-même, je voudrais rendre grâce pour cette proximité de Jésus, pour la connaissance bienveillante de notre humanité, pour son humour aussi lorsqu’il souligne certains travers. A travers sa prédication, si simple, si accessible, Jésus se fait proche, il nous comprend et il nous comprend parce qu’il nous aime profondément. D’ailleurs, ce qu’il souhaite par-dessus tout, c’est que nous aimions aussi, que nous aimions comme lui, et le meilleur moyen d’aimer comme lui, c’est de recevoir son Esprit, c’est justement ce qu’il nous propose dans cette parabole. Parce que nous retenons souvent, à tort, de cette parabole, que nous pouvons tout demander à Dieu. En fait nous ne pouvons pas demander n’importe quoi à Dieu. Le Seigneur, quoi que nous lui demandions, nous donnera que ce qui nous fera du bien, nous fera grandir, et parfois ce qui nous fait grandir ce n’est pas d’être écarté de tout effort, de tout sacrifice, de toute exigence que la vie nous impose quoi qu’il arrive. Le Seigneur ne nous accordera jamais ce qui nous détruit, ce qui nous fait du mal, et parfois -c’est le péché- ce que nous considérons comme un mal peut être un bien et ce que nous considérons comme un bien peut être un mal. Combien de familles sont détruites parce qu’il y a trop d’argent, trop d’héritage et que la jalousie s’en mêlant, les frères et sœurs se déchirent. Renoncer à certains biens, à certains droits parfois, nous font bien davantage grandir que de posséder tout.
Non, nous ne pouvons pas demander n’importe quoi au Seigneur dans la prière, mais nous devons malgré tout, demander sans cesse, demander en priant le Notre Père, c’était l’Évangile d’hier, où nous trouvons toutes les demandes essentielles que le Seigneur nous invite à lui adresser. Nous ne pouvons pas tout demander à Dieu, mais nous devons lui demander, le tout, l’infini, l’essentiel, ce que lui seul peut donner, et ce qu’il peut donner, ce qu’il veut donner, c’est l’Esprit Saint, cet Esprit qui nous permet de recevoir l’essentiel, la capacité à aimer comme Jésus nous aime.
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