"Demeurez dans mon amour pour que votre joie soit parfaite"
Méditation de l'évangile (Jn 15, 9-11) par le père Emmanuel PIC
Chant final: "Demeurez en mon amour" par la communauté de l'Emmanuel
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Comme le Père m’a aimé,
moi aussi je vous ai aimés.
Demeurez dans mon amour.
Si vous gardez mes commandements,
vous demeurerez dans mon amour,
comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père,
et je demeure dans son amour.
Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous,
et que votre joie soit parfaite. »
Source : AELF
Ces paroles de Jésus vont droit au but. Elles nous disent, en deux mots, l’essentiel de la condition de disciple : amour et joie. En les écoutant, je ne puis m’empêcher de penser à ce qu’écrivait au siècle dernier le philosophe Emmanuel Mounier à propos des catholiques : « Ils ont des têtes de victimes dominicales. »
Mounier pensait sans doute à ce qu’il voyait et vivait de la vie de son Église, de sa paroisse : des rassemblements eucharistiques obligatoires et routiniers, des célébrations corsetées dans une langue qu’on ne comprenait plus depuis longtemps, et peut-être aussi des comportements individuels bien éloignés de l’Évangile. S’il avait pu quitter la France et l’Europe, sans doute aurait-il découvert d’autres réalités : dans les pays de jeunes chrétientés, la messe est vécue comme une explosion de joie, et elle est au cœur d’une vie fraternelle dans les communautés locales.
Que donnons-nous à voir de l’Église et de l’Évangile, au cours de nos célébrations et dans notre vie communautaire ?
Ce que Jésus attend est simple. D’abord, la joie. Le mystère de la foi est un mystère joyeux. Si cette joie ne se lit pas sur les visages, si notre prière ne respire pas la joie de vivre, le bonheur d’être ensemble, nous avons loupé quelque chose.
Mais il y a un risque : que cette joie ne soit qu’apparente. Jésus demande une joie parfaite. La joie parfaite repose sur l’amour, et l’amour se vit au quotidien, dans la vie communautaire et dans l’attention à la vie du monde. Lorsque nos communautés manquent de joie, c’est souvent qu’elles manquent d’amour et sont repliées sur elles-mêmes. C’est lorsqu’elles vivent l’amour, lorsque cet amour est célébré dans l’eucharistie et incarné dans le service fraternel, que la joie est au rendez-vous de la prière commune.
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