« D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur...» (Lc 1, 39-45)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ces jours-là,
Marie se mit en route et se rendit avec empressement
vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
    Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth.
    Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
    et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
    D’où m’est-il donné
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
    Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles,
l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
    Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

Source : AELF

Méditation Père Jean-Marie Petitclerc 

            Marie quitte précipitamment Nazareth ! On imagine aisément le mal-être de cette adolescente, tombée enceinte sans pouvoir l’expliquer à ceux qu’elle rencontre. On imagine alors aisément le regard inquisiteur des villageois et sa difficulté à être confrontée à des questions auxquelles elle ne sait répondre. Alors, elle s’enfuit …

            Et chez qui va-t-elle ? chez une vieille cousine qui a un âge certain. Combien il m’est arrivé de voir des adolescents fuguer de chez leurs parents suite à un conflit, et se réfugier chez des grands parents, un grand oncle ou une grand tante, certains qu’ils seront accueillis, sans être assommés de questions.

            Et c’est ce qui se passe avec Elisabeth. Elle ne pose aucune question à Marie, du style : qu’est-ce qui t’est arrivé ? Comment cela a-t-il pu se passer ?

            Non, Elisabeth ne fait que témoigner de sa joie d’accueillir ce futur nouveau-né… « Le fruit de tes entrailles est béni ! » Elle aussi est enceinte de Jean Baptiste, et elle sent dès à présent le lien de communion entre les deux futurs bébés. « L’enfant a tressailli d’allégresse en moi ! »

            Alors, soulagée, Marie peut exploser de joie en chantant le « Magnificat « , ce chant qui reprend toutes les aspirations des adolescents rêvant d’un monde plus juste et plus fraternel, où l’arrogance serait bannie et les petits reconnus à leur juste valeur.

            Puissions-nous aujourd’hui, à quelques jours de Noël, reprendre la salutation d’Elisabeth : « Je te salue, Marie ! Tu es bénie entre toutes les femmes, et Jésus, le fruit de tes entrailles est béni ! »