Théologien incontournable du XXe siècle, le jésuite Bernard Sesboüé est mort le 22 septembre à l’âge de 92 ans. Grand pédagogue, ce spécialiste mondialement reconnu des Pères de l'Église était particulièrement à l'écoute du monde contemporain. Fidèle à la tradition de l'Église, il a notamment osé une parole forte sur la place et le ministère des laïcs. Ses funérailles seront célébrées lundi 27 septembre à Lille.
Théologien incontournable du XXe siècle, le père Bernard Sesboüé "avait acquis une réputation internationale". Membre de la commission théologique internationale, il a participé entre 1967 et 2005 au groupe des Dombes, groupe de dialogue œcuménique. L’Académie française lui a décerné en 2011 le prix du Cardinal-Grente pour l’ensemble de son œuvre. Une célébration en mémoire du défunt aura lieu à l’église Saint-Ignace, à Paris, dans les prochaines semaines.
Né en 1929 dans une famille catholique pratiquante, Bernard Sesboüé a été ordonné prêtre en 1960 après être entré au noviciat jésuite en 1948. Il est l'auteur de très nombreux ouvrages, dont "Pour une théologie œcuménique" (éd. Cerf, 1990) ou encore "Croire, invitation à la foi catholique pour les hommes et les femmes du XXIe siècle" (éd. Mame, 1999).
Spécialiste des Pères de l'Église, comme Irénée de Lyon ou Basile de Césarée, Bernard Sesboüé a longtemps enseigné la patristique et la dogmatique à la faculté de théologie jésuite de Lyon-Fourvière et au Centre Sèvres à Paris. Intellectuel exigeant, chercheur reconnu, il a marqué ses proches par son "sens aigu de la pédagogie" et son "souci de rejoindre des hommes et des femmes à distance de l'Église", explique Michel Fédou, l'un de ses compagnons jésuites et théologiens. "Il a travaillé d’innombrables questions avec le souci de rendre accessible les sujets les plus complexes de la pensée de l’Église."
Il avait le souci de rendre accessible les sujets les plus complexes de la pensée de l’Église
Son "sens aigu de la vérité en matière doctrinale" ne l'empêchait pas d'être "ouvert aux questions de notre temps". Au dire de Michel Fédou, il avait "le souci de présenter les doctrines traditionnelles du christianisme d'une manière qui soit audible par les chrétiens de notre temps et aussi plus largement en dehors de l'Église". Un souci de transmission et d'écoute qui n'allait pas sans une "fidélité à la grande tradition de l'Église".
Sa nièce, Sœur Catherine Sesboüé "garde en mémoire son enracinement à la fois patristique et aussi dans la richesse de Vatican II". Elle souligne l'engagement de son oncle auprès des laïcs. "Dans un débat où on lutte contre le cléricalisme, il a toujours donné la place et la parole aux laïcs, et ça c'est d'une importance capitale, surtout dans notre monde d'aujourd'hui et dans l'Église d'aujourd'hui."
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !