"Il faut que le Fils de l’homme soit élevé"
Méditation de l'évangile (Jn 3, 13-17) par le père Bernard DEVERT
Chant final: "Dieu a tant aimé" par Hillsong En Français
En ce temps-là,
Jésus disait à Nicodème :
« Nul n’est monté au ciel
sinon celui qui est descendu du ciel,
le Fils de l’homme.
De même que le serpent de bronze
fut élevé par Moïse dans le désert,
ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé,
afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle.
Car Dieu a tellement aimé le monde
qu’il a donné son Fils unique,
afin que quiconque croit en lui ne se perde pas,
mais obtienne la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde,
non pas pour juger le monde,
mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.
Source : AELF
Méditation Père Bernard Devert
Comment évoquer cette Croix, dite Glorieuse, sauf à accueillir l’Amour extrême comme lumière de l’intelligence.
Cette Croix est parfois si lourde que se dérobe le courage pour la porter ; il s’ensuit une révulsion dans un premier mouvement, observant de par de nombreux témoignages qu’elle suscite aussi des révolutions dans nos comportements.
Comment là aussi s’en étonner ; n’est-ce pas les bourreaux qui, au pied de la Croix, confesseront leur foi au Christ Crucifié : « Oui, vraiment, Il était le Fils de Dieu ».
Cette Croix n’attire pas, mais elle attise en nous cette brûlure de l’amour qui conduit à nous donner et par-là même à laisser transparaître en notre histoire la présence diaphane de Celui qui, en mourant pour nous, détruit à jamais le pouvoir de la mort.
Il y a trois pouvoirs dans le monde.
Avec quelle patience et quelle tranquillité nous nous installons. Qui se soucie, ou si peu, de ces morts de la rue, plus de 500, outre des milliers d’autres qui sombrent dans les affres du désespoir, comprenant qu’un épais mépris de la Société les éloigne de l’espoir.
Nicodème est un notable, un homme installé ; pas très courageux pour venir de nuit rencontrer le Seigneur mais suffisamment lassé de ce qu’il vit, éprouvant le désir d’un passage qui pourrait le relever et l’élever.
Nicodème est sur le chemin de sa pâque, alors même que le carcan social dans lequel il est ‑ et qui le sécurise ‑ ne lui laisse pas beaucoup de place pour accueillir les difficultés des autres.
Il a les siennes. Le Seigneur lui fait découvrir que c’est dans cette sortie de lui-même, cet exode spirituel qu’il peut entrer dans une vie nouvelle.
Le sujet n’est plus alors de se préoccuper de la place qu’on occupe, mais de prendre la mesure du déplacement opéré pour procéder aux changements qui s’imposent.
Christ ne revendique aucune place, mais c’est en prenant la dernière, celle des condamnés, que tout est transformé. Claudel fait dire au bon larron : « sur un regard, j’ai tout compris ».
Dieu, touché par le mal, ne se met pas à distance. Etrangère à toute idée de puissance, la Croix du Christ que nous ne pouvons pas rejeter peut alors apparaître pour ce qu’elle est, glorieuse, nous faisant passer de cette vie à La Vie.
Nous sommes ces « Nicodème » et c’est dans le crépuscule de nos nuits qu’un inattendu se fait jour, la conviction que Christ, Vainqueur du mal, porte aussi nos croix.
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