"Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres. Aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays"
Méditation de l'évangile (Lc 4, 16-30) par le père Bruno Millevoye
Chant final: "Saint-Esprit (Voici mon coeur)" par le groupe Glorious
En ce temps-là,
Jésus vint à Nazareth, où il avait été élevé.
Selon son habitude,
il entra dans la synagogue le jour du sabbat,
et il se leva pour faire la lecture.
On lui remit le livre du prophète Isaïe.
Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit :
L’Esprit du Seigneur est sur moi
parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction.
Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres,
annoncer aux captifs leur libération,
et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue,
remettre en liberté les opprimés,
annoncer une année favorable accordée par le Seigneur.
Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit.
Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui.
Alors il se mit à leur dire :
« Aujourd’hui s’accomplit
ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre »
Tous lui rendaient témoignage
et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche.
Ils se disaient :
« N’est-ce pas là le fils de Joseph ? »
Mais il leur dit :
« Sûrement vous allez me citer le dicton :
“Médecin, guéris-toi toi-même”,
et me dire :
“Nous avons appris tout ce qui s’est passé à Capharnaüm :
fais donc de même ici dans ton lieu d’origine !” »
Puis il ajouta :
« Amen, je vous le dis :
aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays.
En vérité, je vous le dis :
Au temps du prophète Élie,
lorsque pendant trois ans et demi
le ciel retint la pluie,
et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre,
il y avait beaucoup de veuves en Israël ;
pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles,
mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon,
chez une veuve étrangère.
Au temps du prophète Élisée,
il y avait beaucoup de lépreux en Israël ;
et aucun d’eux n’a été purifié,
mais bien Naaman le Syrien. »
À ces mots, dans la synagogue,
tous devinrent furieux.
Ils se levèrent,
poussèrent Jésus hors de la ville,
et le menèrent jusqu’à un escarpement
de la colline où leur ville est construite,
pour le précipiter en bas.
Mais lui, passant au milieu d’eux,
allait son chemin.
Source : AELF
Commence ce lundi une lecture suivie de l’Évangile de Luc. Elle sera ininterrompue toute la semaine. C’est une opportunité pour s’initier à nouveau à cet évangile et à ses caractéristiques propres. Pour situer les choses, après des épisodes qui touchent à l’enfance du Christ puis à son baptême en relation avec Jean le Baptiste, après avoir été tenté au désert, Jésus, conduit par l’Esprit, commence sa mission, son enseignement et, c’est le moins qu’on puisse dire, ça commence mal. Ça aurait même pu s’arrêter là, « en bas » d’un escarpement où « tous » auraient voulu le précipiter. Comment en est-on arrivé là ? Jésus a choisi de commencer à enseigner chez lui, dans la synagogue de Nazareth. Après avoir saisi son auditoire par la qualité sa Parole, ce même auditoire s’est petit à petit retourné jusqu’à ne plus le supporter parce qu’il est de chez eux… Jésus ne va pas arranger les choses, en en rajoutant une couche, en rappelant ce qui est arrivé à Elie puis à Elisée. C’est sans doute l’emploi du mot étranger qui a fini d’ulcérer l’assemblée présente à la synagogue. On peut noter ce paradoxe. Trop proche pour qu’on te prenne au sérieux, trop loin pour qu’on te respecte… C’est très certainement en respectant l’autre sans jugement, en le prenant au sérieux, proche ou lointain, que nous bénéficieront de cette bonne nouvelle que Jésus a commencé à proclamer un jour du temps, dans sa patrie, à Nazareth.
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