Lisbonne
Que reste-t-il des JMJ de Lisbonne ? Au cœur de l'été, l'Église catholique a mobilisé la jeunesse du monde entier. Plus d'un million ont répondu à l'appel, et parmi eux 45.000 Français. Ils gardent le souvenir d'un moment privilégié où il est facile et "simple" d'aller vers l'autre... Témoignages.
Du 1er au 6 août, plus d'un million de jeunes se sont rassemblés à Lisbonne. Un rassemblement que vous avez pu suivre sur RCF. 45.000 Français y ont participé. Ils ont vécu pour la plupart leurs toutes premières JMJ. Que reste-t-il de ce rassemblement hors norme ? N'a-t-il été qu'une parenthèse dans la vie de ces jeunes qui ont souvent du mal au quotidien à rencontrer d'autres catholiques ?
C’était tellement simple d’aller vers les autres !
Il y a ceux pour qui c’était "logique" de participer aux JMJ. Comme Diane Godde, dont les parents avaient eux-mêmes participé à des JMJ. Même chose du côté de Sébastien Resche-Rigon, 22 ans, étudiant en école d'ingénieur : "Depuis assez jeune, on nous parle des JMJ : Les JMJ c’est trop bien, venez aux JMJ, venez découvrir ce que c’est l’Église universelle... !" Pour le jeune homme, engagé par ailleurs aux scouts d’Europe et dans une aumônerie étudiante à Brest, "c’était totalement logique" d’aller aux JMJ.
D’autres, comme Baptiste, se sont laissés entraînés par leur "groupe de copains". Mais pour certains, participer aux JMJ relevait d'une véritable démarche personnelle et spirituelle. Ainsi Christelle, qui avait de fortes attentes : "Je suis partie aux JMJ pour me couper du quotidien et avoir le Christ au cœur de ma vie… C’était ma priorité." De son côté, les JMJ ont été pour Camille, 24 ans et jeune diplômée en journalisme, "le plus gros engagement vis-à-vis de la foi", jamais pris dans sa vie.
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Aux JMJ, "c’était tellement simple d’aller vers les autres !" Là où, en France, les jeunes catholiques disent éprouver un sentiment de solitude, ils se sont découverts aux JMJ "très nombreux", raconte Diane, enthousiaste. "On savait que tous les jeunes qu’on rencontrait étaient là pour la même chose." À 19 ans, la jeune femme a trouvé dans ce rassemblement ce qu’elle apprécie chez les scouts, où elle est engagée depuis douze ans : un lieu "où vivre la foi paraît plus simple" et "naturel".
Les rencontres "parfois succinctes" que l'on fait aux JMJ ont quelque chose à voir avec "l'humilité", analyse Camille. On échange quelques mots, quelques objets, ou juste un sourire. "Le sourire, c’est quelque chose qui est vraiment très communicatif, retient Sébastien, même si on n’arrive pas à communiquer, une manière de regarder les choses et de se regarder l’un, l’autre. Ça laisse transparaître beaucoup plus de choses que le langage."
Les JMJ sont vécues comme une parenthèse privilégiée, où l'on peut facilement aller vers l'autre. Le temps passé en petits groupes, lors de la première semaine, c’est d'après Camille "ce qui donne l’impulsivité" pour "aller vers ceux que l’on ne connaît pas". "J’ai pu discuter avec des Taïwanais ou des Espagnols, témoigne Sébastien, ça nous rappelle qu’on n’est pas tout seuls dans l’Église, que l’Église est universelle et qu’il faut célébrer cette foi tous ensemble." Même sentiment chez Christelle : "Ce que je retiens c’est vraiment le feu de Jésus au cœur de tous ces jeunes qui étaient autour de nous, de toutes les nationalités. Il y avait un sentiment d’appartenance, de sécurité, de bien-être, de joie..." Pour elle, au retour de ces JMJ, "la peur n’existe plus". Comme si ce sentiment rassurant "d'appartenance" était un premier pas pour s'ouvrir aux autres...
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Point d’orgue des JMJ, la grande rencontre finale autour du pape, marquée par une grande messe le dimanche matin. La veille, une veillée de prière est organisée. Cette année, la veillée a été "l’élément phare des JMJ", confie Baptiste. Et surtout "le moment où le million cinq de personnes" sont restées "dans un silence… C’était vraiment très beau. Ce calme et ce silence m’ont profondément touché !"
Veillée que Salomé, 21 ans et tout juste convertie au catholicisme, n'est pas prête d'oublier. Elle participait aux JMJ avec la route Handicap de la communauté de l’Emmanuel de Rennes. Lors de cette soirée, placée sur le côté et non face à l’ostensoir, elle a suivi l’adoration sur les écrans géants. "On a pu adorer à travers le regard que nos frères et sœurs portaient sur Jésus à l’écran." Pour la jeune femme, c’était "la première fois" qu’elle se "rendait compte à quel point l’eucharistie est quelque chose de concret, et que l’adoration c’est vraiment la présence réelle de Jésus et que c’est vraiment un cœur à cœur avec lui..."
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