Les fêtes de Noël se terminent progressivement. Mais qu’est-ce que la naissance du Christ est venu déplacer dans nos vies ? Avons-nous perçu l’incroyable dans cet événement ? Le poète et académicien Michael Edwards reste ébahi par la venue du Sauveur mais il mesure aussi ce qu’elle implique.
Nous avons traversé l’Avent, nous avons célébré Noël, nous avons peut-être pu vivre cette messe qui célébrait la naissance de Jésus. Mais avons-nous bien compris cette incroyable nouvelle, selon laquelle Dieu est venu sur terre en la vie de Jésus. Cela s’appelle lncarnation.
Sir Michael Edwards est le premier Britannique à avoir été élu à l’Académie française, en 2013. Il est poète et enthousiasmé par la Bible, il est l’auteur notamment du livre « Pour un christianisme intempestif » aux éditions de Fallois et, de « Bible et poésie » aux Presses Universitaires de France.
Passionné par Shakespeare, il peut voir dans cette question complexe d’Hamlet, « to be or not be » - "être ou ne pas être"-, un rapprochement avec le sujet de l’incarnation, la naissance d’un enfant qui est Dieu, c’est-à-dire de Jésus, fils de Dieu, venu vivre sur terre…
Pour la première et l’unique fois, il y a vraiment un Dieu qui est vraiment un homme.
« Shakespeare tire de cette question quelque chose de plus philosophique. Pourquoi y a-t-il l’univers ? D’où vient ce big bang, l’univers, notre galaxie, notre soleil. L’arrivée de Jésus est en quelque sorte, un big bang, une bombe. Tout d’un coup, la réalité qu’on avait comprise, qui était matérielle, mentale, cérébrale, morale, et peut-être aussi un peu spirituelle car on croyait à l’existence de Dieu, tout d’un coup cette réalité explose. D’une certaine façon, Jésus c’est le big bang car le monde explose. Il y avait certes dans le mythe religieux de l’Antiquité, des hommes-Dieu, et des dieux sacrifiés pour le bien de l’humanité comme Osiris. Mais pour la première et l’unique fois, il y a vraiment un Dieu qui est vraiment un homme, et qui est parmi nous ».
Michael Edwards a été professeur au Collège de France. Il y enseigna en 2006-2007 une série de cours sur l'émerveillement, à partir desquels il publiera un livre, « de l’émerveillement », aux éditions Fayard. « L’émerveillement n’est pas simplement une émotion. Pourquoi s’émerveille-t-on devant un coucher de soleil ? C’est parce que c’est aussi une sorte d’émotion ontologique, existentielle : on passe dans un autre monde, on voit le monde différemment ». La naissance de Jésus, c’est aussi un émerveillement car avec Lui, un nouvel homme commence dans l’individu. « Qu’est-ce que Jésus a changé ? Beaucoup de choses à l’intérieur des chrétiens, mais c’est notre faute si le monde est comme il est. Je pense qu’on passe à côté du Christ, parce qu’il y a malheureusement beaucoup de chrétiens qui ne prennent pas au sérieux, le fait que le christianisme n’est pas une doctrine, ou une vision du monde parmi les autres. C’est connaitre Dieu en connaissant Jésus ».
L’académicien s’appuie particulièrement sur Saint Paul, et notamment le verset 20, chapitre 2, de la Lettre de Saint Paul aux Galates : « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. Ce que je vis aujourd’hui dans la chair, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi ». Là aussi c’est l’incarnation, car c’est le christ qui s’incarne dans les chrétiens qui sont le corps du christ.
Il suffisait qu’ils voient des gens et qu’ils leur parlent pour que les gens soient convertis.
« Quand on regarde le nouveau testament, tout cela est clair. Mais on est angoissé car même si on essaie, la plupart du temps ça ne marche pas vraiment…Quand on voit les premiers chrétiens, dans les actes et les épitres, on voit bien qu’ils faisaient constamment des miracles de conversion. Il suffisait qu’ils voient des gens et qu’ils leur parlent pour que les gens soient convertis. Et si nous vivions comme cela nous verrions autour de nous des gens qui deviendraient chrétiens. Ce n’est pas nous qui pouvons les persuader évidemment c’est l’Esprit - c’est-à-dire uniquement Dieu et le Christ - qui peut travailler en eux et leur permettre de vouloir devenir chrétien ».
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