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La place de l'Église dans l'ère de l'intelligence artificielle

La place de l'Église dans l'ère de l'intelligence artificielle

Un article rédigé par Baptiste Picot, Pauline de Torsiac - RCF, le 13 mars 2025 - Modifié le 13 mars 2025
Je pense donc j'agisIntelligence artificielle : quelle voie pour les chrétiens face à cette révolution

Le 28 janvier dernier, le Vatican a publié Antiqua et Nova, une réflexion approfondie sur les enjeux anthropologiques, éthiques et moraux de l'intelligence artificielle (IA). Ce document marque une étape significative dans l'engagement de l'Église catholique face aux défis posés par les technologies émergentes. Comment l'Église s'approprie-t-elle l'IA ? Quels défis cela représente-t-il ? Et comment les chrétiens peuvent-ils naviguer dans ce nouveau paysage technologique ? Une émission Je pense donc j’agis présentée par Melchior Gormand et Pauline de Torsiac.

© Pexels / Cottonbro© Pexels / Cottonbro

Église et IA : une appropriation contrôlée

Avec la publication d'Antiqua et Nova, le Vatican souligne l'importance de considérer l'IA non seulement comme une avancée technologique, mais aussi comme un sujet nécessitant une réflexion éthique profonde. Le document met en garde contre les dangers potentiels de l'IA, notamment la diffusion de fausses informations et l'érosion des fondements de la société. Il appelle à une surveillance étroite du développement de l'IA pour garantir son utilisation éthique et responsable. "Il faut s'émerveiller de ce changement d’époque, mais il y a des choses moins bonnes qui risquent d’en sortir", tempère Jean-Marc Potdevin, entrepreneur social et fondateur du réseau Entourage, qui utilise les nouvelles technologies pour venir en aide aux plus démunis.

Les défis posés par l'IA

L'IA pose des questions profondes sur la nature de l'humanité et la liberté individuelle. Étienne de Rocquigny, mathématicien et auteur de l'essai Le sens de l'IA, À l'école de Pascal entrepreneur, évoque un "changement d’époque qui apporte un défi spirituel et anthropologique", soulignant que ces questions concernent tout le monde : "Nous devons nous demander ce que nous en pensons au fond, que nous soyons croyant ou non." Il avertit également que "si la liberté s'effondre, c’est la porte ouverte aux dérives totalitaires, de droite ou de gauche".

De son côté, Emmanuel Goffi, professeur d’éthique à l’ISEP, s'interroge sur la définition même de la liberté avant l'ère de l'IA. "Il faut définir la liberté : sommes-nous libres dans nos sociétés ? La liberté n’est pas propre à l’Homme, des animaux sont plus libres que nous, on a d’ailleurs tendance, par bêtise ou par habitude, à déléguer notre liberté", précise-t-il. Le professeur termine en évoquant le défi qui lui semble le plus important : "Le vrai sujet, c’est l’éducation. L'IA pousse à la solution de facilité et nous sommes déjà dans l’aliénation via l'utilisation des smartphones".

L'IA au service du lien social et du bien commun

Au-delà des défis, l'intelligence artificielle offre également des opportunités pour renforcer le lien social et servir le bien commun. Jean-Marc Potdevin rappelle que "la première des pauvretés, c’est l’isolement". Il souligne l'importance d'utiliser la technologie pour créer des liens et soutenir les personnes en situation de précarité, comme il le fait avec son réseau Entourage, et Entourage Pro, qui intègre les personnes isolés dans des cercles sociaux ou professionnels. 

Cette perspective encourage une utilisation de l'IA centrée sur l'humain, visant à renforcer les communautés et à promouvoir une société plus solidaire et accueillante.

© RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Je pense donc j'agis
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