Depuis toujours, dans notre religion, Marie est liée à l’histoire de son fils Jésus. Avec le thème des JMJ 2023 “Marie se leva et partit avec empressement” (Lc 1, 39), nous redécouvrons la prière du Rosaire, à commencer par son histoire.
Ce que l’on appelle aujourd'hui un Chapelet existe depuis bien longtemps et, peu importe la religion, a toujours servi le même but: concentrer l’esprit sur une prière. Il est d'abord apparu en Inde ; le chapelet a donc existé dans l’hindouisme et dans le bouddhisme bien avant d’apparaître comme support de la foi chrétienne.
Dans la religion chrétienne, ce sont d’abord des ermites d’Orient qui enchaînent des prières vocales. Palladius évoque un religieux qui emmagasine sur lui des petits cailloux qu’il jette au fur et à mesure qu’il a exprimé ses prières. À l’époque, la plupart récitent les 150 psaumes de David, il fallait donc beaucoup de cailloux. Ce sont les ermites égyptiens qui ont enfilé des cailloux sur un cordon pour faciliter leur démarche spirituelle, et guider le rythme de leur récitation de passages bibliques et d’oraisons. C’est par après que la prière du chapelet s'est focalisée sur la prière du Notre Père, d’où le premier nom connu du chapelet en Occident : le « paternostre ».
Au XIIème siècle, la dévotion à Marie prend une importance considérable en Occident. On récitait des “Je vous salue Marie” pour prier la mère du Seigneur. L’Ave Maria devient une prière populaire que l’on aime à répéter de la même façon qu’en Orient, on répète le nom de Jésus dans ce qu’on appelle la prière du cœur. Dans les monastères, cette prière remplace peu à peu les Pater Noster que récitent les frères convers pendant que les moines chantent les psaumes en latin. Les chapelets sont alors utilisés pour compter les “Je vous salue Marie”. On parle du Psautier de Marie.
Un petit saut dans le temps, deux siècles à peine, nous amène au XIVème siècle. A cette époque, on aime couronner les statues de la Vierge de différentes façons et notamment avec des roses ou rosaires. L’origine du terme « chapelet » provient de ces coiffures florales qui ont induit le mot chapeau, chapel en vieux français. Une prière était dite à partir de chaque rose, ce qui donnera également le nom de rosaire.
Les différences principales entre le chapelet et le Rosaire sont le nombre de dizaines et les mystères. Commençons par le plus simple: les dizaines. Le chapelet comprend cinq dizaines de “Je vous salue Marie” avec un “Notre Père” entre chaque dizaine. Le Rosaire lui comprend non pas cinq mais quinze dizaines.
Les mystères, quant à eux, sont arrivés au XVème siècle à la Chartreuse de Trève en Allemagne. C’est lorsque son prieur lui propose de prier le chapelet en méditant sur la vie du Christ, que Dominique le Chartreux rédige les premiers mystères. Il est alors novice et écrire ses prières l’aide à les mémoriser, et donc à prier. Il en rédige d’abord 50 et puis deux autres séries de 50 pour arriver à 150 prières au total. Son idée plaisant au prieur, celui-ci les diffusera aux autres monastères de son ordre. Au fil du temps et pour faciliter la mémorisation des prières, on passera de 150 à quinze. Le Rosaire tel qu’on le connaît jusqu'au début de notre siècle est né.
En ce qui concerne la diffusion plus large des mystères, ce serait le Breton Alain de la Roche qui s’en serait chargé. C’est un dominicain de l’Ordre des Prêcheurs. Séduit par le Rosaire de Dominique de Prusse, il devient un grand apôtre du Rosaire. Il prône alors la création des Confréries du Rosaire dont le succès est immense un peu partout en Europe.
C’est en 1571 que le Pape Pie V, lui aussi dominicain, institue la fête de Notre-Dame du Rosaire. Elle aura donc lieu le 7 octobre, cette date étant déjà la fête de la confrérie du Rosaire. L’année suivante il rend officiel les quinze mystères et le Rosaire devient la prière du peuple chrétien.
Un nouveau saut dans le temps et l’espace nous amène à Fatima en 1917. C’est à ce moment-là que la Vierge apparaît à trois enfants bergers. S’adressant à eux, elle leur dit : “Je suis Notre-Dame du Rosaire. Je suis venue pour exhorter les fidèles à réciter chaque jour le chapelet, à faire pénitence pour leurs péchés et à changer de vie.”
Notre voyage dans le temps se termine doucement, mais pas sans s’arrêter en 2002, en octobre plus précisément. Le pape Jean-Paul II proclame alors une année du Rosaire jusqu'en octobre 2003. Il en profite aussi pour ajouter cinq nouveaux mystères. Aux mystères joyeux, douloureux et glorieux viennent s’ajouter les mystères lumineux.
Le Rosaire et le chapelet sont régulièrement priés lors des JMJ. Si vous souhaitez vous y préparer en apprenant à prier le Rosaire nous vous invitons à faire cet apprentissage avec nous au cours des prochaines semaines via les pages Instagram et Facebook de 1RCF Belgique aux JMJ.
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