C’est une langue encore vivante, même si la plupart de celles et ceux qui la parlaient ont été déportés et assassinés dans les camps de concentration nazis. Le yiddish est une langue poétique, une langue de transmission de la foi et des traditions juives. Certains la redécouvrent et la valorisent aujourd'hui. On en parle avec l'historien et anthropologue Jean Baumgarten, auteur de "Le yiddish - Histoire d'une langue errante" (éd. Albin Michel).
Le yiddish est une une langue de fusion entre les langues romanes, slaves mais aussi l'hébreu et l'araméen. Elle a "intégré les traits linguistiques de toutes les langues avec lesquelles le peuple juif était en contact". Elle a "suivi les migrations des juifs depuis l'Italie, la France du Nord, l'Allemagne, la région rhénane, la Bavière, la Tchécoslovaquie, la Pologne et l'Ukraine". Mais, précise Jean Baumgarten, "ce n'est pas simplement une adition de composants : elle a ses propres lois de transformation".
Quand on évoque le yiddish on pense surtout à l'Europe de l'Est. C'est en effet entre l'Ukraine, la Pologne et la Lituanie que le yiddish est devenue "la principale langue vernaculaire", c'est-à-dire une langue de la vie quotidienne, là où l'hébreu était la langue de la liturgie et de la tradition rabbinique. "Les juifs étaient dans un système complexe de langues plurielles, depuis l'hébreu, l'araméen, qu'ils entendaient à la synagogue ou qu'ils étudiaient, le yiddish, qu'on parlait dans la vie quotidienne, et puis la langue de contact, c'est-à-dire le polonais, l'ukrainien, le lituanien..."
Émission d'archive diffusée en mars 2019
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !