Dans la Bible, l'enfant est l'image de la fragilité et de l'humilité. Mais il est aussi question d'enfants victimes de sacrifices... À l'occasion de la journée internationale des droits de l'enfant, et alors que l'Église catholique fait face aux révélations sur les abus sexuels sur mineurs, Madeleine Vatel reçoit le pasteur Éric Denimal, auteur de "Ce que la Bible dit sur l’enfant" (éd. Nouvelle Cité).
"Ô enfant bafoué, enfant humilié, enfant profané qui survit au fond de tant d’adultes ou adolescent suicidé, nous voulons apprendre à te regarder et à entendre le cri muet de ta souffrance." Ces paroles sont celles du président de la Conférence des évêques de France (CEF), Mgr Éric de Moulins Beaufort. Des paroles fortes prononcées à Lourdes lors d’un temps mémoriel dédié aux victimes d’abus sexuels dans l’Église.
Ainsi, au lendemain de l’annonce officielle de la reconnaissance par les évêques de France de la "responsabilité institutionnelle de l’Église" de ces abus, le président de la CEF demandait pardon à Dieu. La repentance est quelque chose d’essentiel, souligne le pasteur Éric Denimal. "Il faut absolument passer par le chemin de repentance : s’il n’y a pas de repentance, il n’y a pas de changements dans le cœur."
Il y a dans la Bible des passages qui étonnent. Pourquoi Dieu aurait-il demandé par exemple à Abraham de sacrifier son fils unique ? Face à ce type de récit l’interprétation revêt un caractère essentiel. Le pasteur explique que "toute la notion du sacrifice dans l’Ancien Testament doit garder sa dimension d’horreur pour que l’on prenne conscience que la vie humaine a un prix considérable". Aussi, c’est à dessein que l’auteur de la Genèse choque le lecteur. Il s’agit de faire comprendre que tout vient de Dieu et que si on est responsable de son enfant, la vie est un don de Dieu.
Dans son texte, Éric Denimal revient sur les interdits que l’on trouve dans la Bible autour de l’enfant. Il rappelle que le peuple d’Israël a reçu de Dieu cet interdit vis-à-vis des sacrifices d’enfants, qui pouvaient être par ailleurs pratiqués dans d’autres civilisations.
De qui l’enfant est-il victime dans la Bible ? "De la méchanceté des hommes", explique le pasteur. Car malgré la révélation divine, "le cœur de l’homme ne change pas tellement…" Ce pourquoi l’Ancien Testament insiste sur la protection nécessaire de la veuve et de l’orphelin. Dans les temps bibliques, s’il y a en effet des personnes en situation de fragilité, ce sont bien la femme et l’enfant.
Dans la Bible, l’enfant incarne la fragilité, l’humilité. Des vertus dont l’adulte a besoin pour se rapprocher de Dieu. Il y a à la fois la nécessité pour l’enfant de croître et le passage obligé pour l’adulte de "redevenir enfant", en quelque sorte. "De la même façon qu’il est dépendant de ses parents, l’homme doit se rendre compte qu’il est dépendant aussi de Dieu."
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