A chaque fête de la Toussaint, le Sermon sur la montagne et des les Béatitudes retentissent, rappelant la promesse de bonheur qu'elles portent. Ces paroles de Jésus accueillent les affligés, les affamés, les persécutés, leur ouvrant un futur inattendu et une espérance nouvelle.
Deux jours après la fête de la Toussaint, célébrant tous les saints, résonne encore l'écho du Sermon sur la Montagne et des Béatitudes. Ces paroles de salutations portent en elles une promesse de bonheur. A travers elles, Jésus accueille les affligés, les affamés, les persécutés, leur ouvrant un futur inattendu dans des vies sans avenir. Une porte se déverrouille au cœur des impasses : celle du Royaume de Dieu.
Dans l'Évangile selon Saint Matthieu, Jésus monte sur la montagne avant de s'adresser à ses disciples. Ce geste symbolise la préparation à la rencontre divine, rappelant celle de Moïse au Mont Sinaï. La scène débute en silence : l'ascension, l'installation de Jésus, l'approche des disciples, tandis que la foule s'efface. Puis l'Evangile rapporte "Alors ouvrant la bouche, il les enseignait." Ce moment invite à écouter les Béatitudes en silence, avec une profonde attention.
Contrairement aux prophètes qui entamaient souvent leur ministère par des paroles de malheur, le Sermon de Jésus est une Bonne Nouvelle qui débute par un accueil : "Heureux !" Cependant, chaque Béatitude contient un paradoxe, proclamant le bonheur en dépit de la dureté de la vie, comme dans "Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés." Selon le pasteur Daniel Bourguet, Jésus incarne lui-même les Béatitudes : elles reflètent sont parcours, ses souffrances et sa douceur.
La première Béatitude, "Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux", appelle à comprendre le pauvreté intérieure et le détachement. Qu'on soit matériellement riche ou pauvre, cette parole invite à une disponibilité spirituelle, à une reconnaissance de la dépendance envers l'autre et surtout envers Dieu. Elle propose un détachement des biens et un attachement de plus en plus grand pour Dieu et sa Création.
L'écrivain catholique Gilbert Cesbron, dans son ouvrage 'Huit Paroles pour l'éternité' écrit que l'esprit de pauvreté réside dans "la joie de ce qui reste si vous devenez pauvre : l'émerveillement devant le créateur et l'amour de ses créatures." Une attitude vécue par Saint François d'Assise, le "Poverello", qui, bien que détaché de la richesse matérielle, a trouvé sa joie dans les vraies richesses, celles qui sont gratuites.
La seconde partie de cette Béatitude, le "Royaume des Cieux est à eux", utilise le présent, suggérant une promesse déjà accessible ici et maintenant. Dans une relation authentique avec Dieu, le cœur pauvre trouve un trésor inépuisable, qui nourrit l'âme et lui permet de toucher à l'essentiel, au-delà des superficialités.
Maître Eckhart décrit le pauvre de cœur comme celui "qui n'a rien, qui ne sait rien, qui ne veut rien. Rien ne lui appartient, tout lui est donné, prêté." Tout vient de Dieu. Cette première Béatitude devient le fondement de toutes les autres : être pauvre de cœur, c'est être disponible pour suivre Jésus, un chemin qui demande du temps et de la patience, un chemin de conversion auquel la méditation silencieuse nous invite.
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